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EDITORIAL
 
CONGRES, FINANCES ET FORMATION (fr)




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Pour tout scientifique, assister et participer régulièrement à des congrès est une démarche obligatoire. Penser et affirmer le contraire peut -être considéré comme étant une provocation, un non-sens, voire une absurdité Toutefois, dans l’espace Sud qui nous intéresse, se rendre à un congrès relève assurément du parcours du combattant compte tenu de l’absence drastique de moyen financier. Il en est de même lorsque l’on a la charge d’organiser un congrès.

Dans le premier cas, le plus courant, il faut assurer les frais de transport, se loger, se restaurer, payer les frais d’inscription, participer au programme « social » …. Les « labos » rechignent à prendre en charge tout ou parti des frais compte tenu de l’absence de retour sur investissement. L’Etat intervient peu compte tenu de son asphyxie financière. Le constat est ainsi facile : les dépenses vont bien au-delà des ressources financières de tout praticien du Sud dont on sait que le revenu mensuel dans le meilleur des cas n’excède pas 500$.

En conséquence, la validité de l’axiome émis en introduction mérite d’être abordée. Avec sérénité. Le dogme de l’impératif d’une formation médicale continue ne saurait être remis en cause si l’on veut rester dans la dynamique de l’excellence professionnelle. Mais il faut affronter l’obstacle financier dont on sait que le combat est perdu d’avance, les ressources financières faisant défaut.
Les solutions ne sont pas évidentes et la problématique peut ainsi se résumer à :  » ne pas y aller » ou « y aller » La seconde option suppose de lourds sacrifices et le dilemme est cruel tant les conséquences financières peuvent avoir des répercussions délétères sur la survie familiale. L’interrogation peut ainsi devenir existentielle, en paraphrasant le célèbre' »être ou ne pas être ».

Quelques suggestions peuvent être formulées. Les conférences pourraient être filmées et produites gratuitement sur Internet. Des CD-rom offerts aux différents départements des facultés du Sud, retransmettant les communications, seraient accessibles facilement à tout un chacun. Les conférenciers pourraient aller à la rencontre des confrères qui en feraient la demande avec sur place le gîte et le couvert qui seraient offerts. Les bénéfices pédagogiques seraient amplement significatifs si l’on considère le temps d’enseignement délivré allant au – delà des classiques 5 – 10 mn de communications imposées lors des congrès. Des téléconférences pourraient être également retransmises en direct. Des bourses pour des séjours de courte durée dans des centres d’expertise afin d’acquérir une formation spécifique seraient d’une indéniable utilité. La combinaison de ces différents moyens aiderait à échanger et à partager le savoir scientifique dont on sait qu’il n’est l’exclusivité de personne car étant le bien commun de l’humanité.

Gilbert Dechambenoit





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