CASE REPORT / CAS CLINIQUE
L’ACTINOMYCOSE CÉRÉBRALE
CEREBRAL ACTINOMYCOSIS
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RESUME L’actinomycose est une maladie infectieuse qui touche les régions cervico-faciale, abdominales et thoraciques. L’imagerie joue un rôle important dans le diagnostic topographique et différentiel et oriente l’abord chirurgical pour un examen anatomo-pathologique. Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 45 ans ayant présenté des crises comitiales grand mal 8 ans après un traumatisme crânien. Le scanner et l’IRM ont montré un processus lésionnel frontal droit hétérogène avec une composante kystique et multiloculée, en regard d’un defect osseux. Le diagnostic d’une actinomycose cérébrale a été confirmé par l’étude histologique. Le patient a bénéficié d’une ablation chirurgicale avec une antibiothérapie. Mots clés : Actinomycose, Abcès cérébral, Scanner, IRM ABSTRACT Actinomycosis is a saprophytic infection. The most frequent sites are the cervico-oro-facial area, the abdomen and lungs. Central nervous system involvement in an actinomycotic infection is uncommon, it does not seem to exceed 2, 8% of cases. Radiological procedures are of great help in locating the lesion and delineating its relationships with the surrounding structures. Diagnosis is based on the laboratory evidence. We report the case of a 45 years old patient, who had seizures eight years after head traumatism. The CT scan and MRI showed an heterogeneous frontal lesion with cystic posterior part and multilocular anterior component, associated to a bone defect. The diagnosis of cerebral actinomycosis was confirmed by the histological study.The patient had a surgical ablation and antibiotherapy. Keywords: Actinomycosis, Intracerebral abscess, CT scan, MRI INTRODUCTION L’actinomycose est une maladie infectieuse suppurative chronique d’évolution lente déterminée par des microorganismes filamenteux de nature bactérienne appelés actinomycètes. Elle touche essentiellement les régions cervico-faciale, abdominales et thoraciques (7-3) OBSERVATION Patient âgé de 45 ans hospitalisé au décours de crises comitiales grand mal. Dans ses antécédents nous avons retrouvé la notion d’un traumatisme crânien remontant à 8 ans. A l’examen le patient est conscient sans déficit neurologique présentant les signes d’hypertension intracrânienne dans un contexte d’apyrexie. Un scanner demandé en urgence révèle la présence d’un processus lésionnel frontal droit hétérogène avec une composante postérieure kystique hypodense et une composante antérieure multiloculée spontanément hyperdense (fig 1) rehaussée en couronne après injection de produit de contraste (fig 2). Ce processus est entouré d’un important dème cérébral avec effet de masse sur les structures avoisinantes et un engagement sous falcoriel. La fenêtre osseuse montre un défect de la voûte au contact de la composante charnue (fig 3). A l’IRM, la composante antérieure est d’aspect multivésiculaire avec un centre en isosignal en T1 cerné d’une paroi épaisse et régulière vide de signal (fig4 a). En séquences pondérées T2, la couronne est toujours vide de signal et le contenu est en iso signal au centre et en hypersignal modéré en périphérie mieux visible en séquence de densité protonique (fig 5 a- 5b). La composante kystique est bien limitée avec un aspect cloisonné et entouré d’un important dème. Ce processus occupe la région fronto-pariétale. L’injection de gadolinium n’a pas été réalisée. Le bilan biologique montre une hyperleucocytose. L’échographie abdominale et la radiographie pulmonaire sont normales. L’intervention chirurgicale par volet frontal trouve une perte de la substance avec un aspect multi vésiculaire de la lésion avec issue de pus franc et de multiples granulations à l’ouverture des vésicules. L’examen bactériologique révèle un staphylocoque blanc à la culture du pus et l’histologie est en faveur d’une actinomycose. Le patient est mis sous pénicilline G à forte dose pendant 4 mois avec une bonne évolution. DISCUSSION L’actinomycose est une pathologie peu fréquente, trois formes sont habituellement individualisées : cevico-faciale la plus fréquente (55% des cas), thoracique (15 à 45%) et abdomino-pelvienne (15 %) (7-3). L’imagerie permet d’orienter le diagnostic mais surtout de préciser l’étendue de la lésion. L’IRM permet une bonne analyse topographique et une meilleure caractérisation tissulaire (9). – Une apparition des symptômes plus de 2 mois avant l’hospitalisation. CONCLUSION La localisation cérébrale de l’actinomycose est rare elle nécessite un diagnostic et une prise en charge thérapeutique précoces, seul garant d’un bon pronostic. REFERENCES
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