CLINICAL STUDIES / ETUDES CLINIQUES
LE KYSTE HYDATIQUE CEREBRAL :A PROPOS DE 104 CAS
INTRACEREBRAL HYDATID CYST : ABOUT 104 CASES
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RESUME Description Objectifs Résultats Conclusion Mots clés : Kyste hydatique – localisation cérébrale – Chirurgie. SUMMARY Description Goals Results Conclusion Keys words : Hydatid cyst – Cerebral location – Surgery INTRODUCTION Le kyste hydatique est une affection parasitaire causée par l’echinococcus granulosis. L’être humain est atteint accidentellement par contacte direct avec les chiens, et le cheptel animal, ou par contamination des plantes ou de l’eau. Le foie est le premier organe atteint par la maladie. Les localisations au niveau du SNC et en particulier cérébrales sont rares, elles ne représentent que 1 à 3% des cas (1, 2). La présentation clinique de la maladie est agressive et se comporte comme une affection potentiellement maligne, surtout en cas de localisation multiple et rachidienne. La localisation cérébrale simule un syndrome tumoral cérébrale, avec les risques vitaux et fonctionnels qu’elle comporte. Le Maroc est situé dans une zone géographique endémique pour le parasite; et la loi y stipule que tout cas d’hydatidose diagnostiqué doit être déclaré. PATIENTS ET METHODES Nous rapportons une étude rétrospective de 104 cas de kyste hydatique cérébral prise en charge au sain de notre unité durant une période de 25 ans (de 1977 à 2003). RESULTATS Epidémiologie La localisation cérébrale du kyste hydatique a représentée 17% de toutes les infections cérébrales prises en charge dans notre unité durant la même période. Il y avait une prédominance masculine (58,6%). La majorité des patients était d’origine rurale (76%), et 66% des patients étaient âgés de moins de 15 ans. Examen clinique La durée moyenne des symptômes avant le diagnostic était de 4 mois. Le symptôme le plus fréquent était le syndrome d’hypertension intracrânienne (retrouvé chez 97% des patients), dont 2 patients étaient en cécité bilatérale; suivit du déficit neurologique focal, noté chez 83 patients (80%), dont 79 patients (76%) avaient une hémiparésie, 5 patients avaient une aphasie, et 7 patients une épilepsie; 14% des patients avaient été admis avec des troubles de conscience. Paraclinique La sérologie hydatide réalisée chez tous les patients n’était positive que dans 4 cas (3,8%). La TDM cérébrale avant et après injection de produit de contraste, réalisée chez tous les patients, était l’examen clé du diagnostic (Photo 1). Elle a permis de retrouver une localisation fronto-pariétale dans 69% des cas (localisation la plus fréquente); le kyste était unique dans la majorité des cas (93,2% des cas) et multiple dans 3,4% des cas (Photo 2); il était multivésiculaire dans 3,4% des cas. Traitement Tous les patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical par accouchement forcé du kyste à l’aide d’une solution saline hypertonique introduite sous et autour du kyste, selon la technique d’ARANA-INIGUEZ (Photo 4). Les suites postopératoires étaient marquées par la survenue d’une méningite à Staphylocoque épidermidis chez 2 patients, dont un était décédé, dans le deuxième cas, la méningite a été jugulée par l’antibiothérapie. La mortalité opératoire était donc de 0,1%. Evolution Nous avons noté une récupération totale du déficit neurologique dans 75 cas (90%), 7,5% des patients ont gardé leur déficit neurologique, dont 2 des patients qui avaient une aphasie initialement et 4 des patients qui avait une hémiparésie. Le délai moyen de la récupération du déficit neurologique était de 6 mois (2 à 15 mois). 2 patients (2,5%) ont gardé des séquelles à type de cécité bilatérale. DISCUSSION Le kyste hydatique cérébral est une affection rare, il représente environ 1 et 3% des processus occupant expansif intracrâniens (1, 2). Il affecte beaucoup plus l’enfant que l’adulte, avec un âge moyen de survenue de 15 ans. L’origine rurale des patients infestés est retrouvée dans la majorité des cas (1, 2, 4, 5, 8, 9). La prédominance masculine est criante (4, 6). Les symptômes dépendent de la localisation et peuvent aller de simples céphalées à l’engagement temporal. La forme de présentation la plus fréquente est le syndrome d’hypertension intracrânienne (4). Les moyens diagnostiques de nos jours sont représentés par la TDM et l’IRM cérébrales (1, 8). L’imagerie aide le chirurgien à programmer l’intervention. Le kyste hydatique est souvent une lésion unique, intraparenchymateuse, sus-tentorielle, bien limitée, souvent sphérique, avec une densité identique à celle du liquide céphalo-rachidien, sa paroi est fine et n’est pas rehaussée par le produit de contraste, il n’existe pas d’oedème périlésionnel (4, 6, 9). Les localisations sous-tentorielles, notamment cérébelleuses sont rares. L’imagerie permet en outre d’apprécier la taille du kyste et de mesurer ainsi le risque de rupture peropératoire. La croissance du kyste hydatique cérébral serait de 4,5 cm tous les 6 mois (5). Les calcifications intra kystiques et de la paroi du kyste sont rares. L’IRM cérébrale pourrait être indispensable en cas de kyste remanié, elle permettra alors d’éliminer les diagnostics différentiels. Les problèmes de diagnostic différentiel peuvent se poser surtout dans les cas de remaniement du kyste; ces diagnostic différentiels sont : les gliomes kystiques, les kystes arachnoïdiens, les autres processus infectieux; la paroi du kyste est épaisse dans ces cas avec ou sans prise de contraste (1, 8). Une image IRM de kyste isointense par rapport au liquide céphalo-spinal en T1 et en T2, avec une paroi hypointense en T2, et sans dème périlésionnel associé, sera caractérisée de kyste hydatique cérébral sain, c’est le cas dans 75% des cas (4). Par contre lorsqu’il existe une dème périlésionnel, hyperintense en T2, avec une prise de contraste de la paroi, le kyste hydatique est dit compliqué, et se pose alors le problème de diagnostic différentiel (4). L’IRM cérébrale permettrait de mieux localiser et caractériser le kyste hydatique cérébral que la TDM (7). D’autres localisations peuvent être associées dans environ 30% des cas (3), dont hépatique et pulmonaire particulièrement, il faudra les rechercher systématiquement. La chirurgie est la première et efficace option thérapeutique dans la localisation cérébrale du kyste hydatique, le but est l’ablation complète du kyste sans rupture; par une expulsion hydrostatique forcée, à l’aide de solution saline hypertonique introduite autour et sous le kyste. Cette technique est connue sous le nom de technique de Dowling (1, 7, 8, 9). La localisation et la multiplicité du kyste représentent les deux problèmes rencontrés par le chirurgien dans la prise en charge de cette affection; entraînant un risque élevé de rupture peropératoire du kyste, qui survient dans 8 à 17% des cas (8, 9). 2 types de complications sont associés à la rupture du kyste hydatique cérébral: le développement de kyste hydatique cérébral multiple (10) et le choc anaphylactique. D’autres complications peropératoires, mais non spécifiques peuvent se rencontrer à type d’hématome sous-dural, de pneumocéphalie, d’hémorragie intraparenchymateuse ou d’hydrocéphalie (3, 9). Le risque de récidive est d’environ 19%, et il est corrélé avec le taux de rupture peropératoire du kyste, plus il y a de rupture, plus le risque de récidive est élevé (3, 4). La mortalité associée au kyste hydatique cérébral est de 10,12%, la morbidité de 9,52% et la mortalité opératoire de 8,48% (7, 8). Les séquelles sont souvent à type d’épilepsie, de cécité secondaire au syndrome d’hypertension intracrânienne (lié au retard diagnostic) et de déficit moteur (3). CONCLUSION Le kyste hydatique cérébral est une affection rare, qui survient chez l’adulte jeune souvent d’origine rural, avec des antécédents de contacts avec les chiens. Il se manifeste le plus souvent par un syndrome d’hypertension intracrânienne, avec des crises convulsives et un déficit neurologique focal, qui est fonction de la localisation. Le diagnostic est fortement suspecté à la TDM cérébrale, l’IRM cérébrale est surtout utile en cas de kyste hydatique remanié, pour faire le diagnostic différentiel avec les autres processus kystiques intracrâniens. La sérologie hydatique positive n’est que suggestive. Le traitement de premier choix est la chirurgie. Le pronostic est généralement bon en cas de diagnostic précoce et en dehors des localisations cérébrales multiples qui posent un sérieux problème thérapeutique. BIBLIOGRAPHIE
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