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EDUCATION / ENSEIGNEMENT
 
LES DIFFERENTS TYPES DE TEXTES MEDICAUX

DIFFERENT KINDS OF MEDICAL PAPERS


  1. Service de rhumatologie CHU-Tokoin de Lomé, Togo

E-Mail Contact - MIJIYAWA Moustafa : mijiyawa@syfed.tg.refer.org


Différents types de textes servent de support à l’information médicale scientifique. Les auteurs d’un article doivent être capables d’en identifier la forme rédactionnelle adéquate. Le classement d’un article dans une rubrique inappropriée relève d’un amateurisme parfois préjudiciable à sa publication. Chaque type d’article revêt une forme particulière répondant à un objectif précis, facilement reconnaissable par le lecteur [1-4]. Il existe huit formes rédactionnelles : l’article original, l’éditorial, le cas clinique, la lettre à la rédaction, la revue générale, l’article didactique, l’analyse commentée, et le livre.

Article original

L’article original est le prototype de l’article médical scientifique. Il est encore appelé mémoire ou compte rendu de recherche [1-3]. Il rapporte une étude reposant sur des observations ou une recherche expérimentale. Sa structure stéréotypée répond à une logique scientifique :
– l’Introduction définit l’objectif du travail rapporté (ce que je cherche) ;
– les Matériels et méthodes définissent la procédure utilisée pour atteindre l’objectif assigné au travail (comment j’ai procédé) ; ils assurent ainsi la reproductibilité de l’étude ;
– les Résultats se consacrent à l’exposé de la trouvaille (ce que j’ai trouvé) ;
– la Discussion est destinée aux enseignements et à l’analyse inspirés par les résultats (ce que je pense des résultats de mon travail).

A ces quatre parties dont les initiales forment le sigle IMRAD, s’ajoute une cinquième : les références, correspondant aux documents dont se sont inspirés les auteurs.

L’article original est la forme rédactionnelle la plus prisée dans une épreuve de titres et travaux. Il constitue le passage obligé de tout chercheur débutant. Ses délais de publication sont longs, souvent de plusieurs mois après acceptation par le comité de lecture de la revue.

Editorial

L’éditorial est généralement demandé par la revue à un auteur dont la notoriété est reconnue. C’est la forme la plus personnalisée des articles médicaux. L’éditorial exprime une vision personnelle et documentée d’un sujet d’actualité, d’un article de la revue (éditorial thématisé) ou de tout autre sujet d’intérêt. Le but de l’éditorial est de permettre à un auteur expérimenté dans un domaine où il a publié des articles originaux d’exprimer sa vision personnelle sur le sujet. L’auteur peut légitimement louer ou critiquer différentes écoles de pensées. Il peut évaluer les priorités et donner son interprétation personnelle des résultats issus des travaux d’autres auteurs. Des spéculations ou des prévisions de tendances futures sont permises et même attendues. L’éditorialiste ouvre ainsi l’esprit du lecteur. L’éditorial n’est pas soumis aux règles rigoureuses régissant les comptes rendus de recherche [1,2].

Cas clinique

Le cas clinique vise à rapporter et à commenter brièvement une observation particulière. Le cas clinique doit apporter des éléments originaux d’ordre physiopathologique, diagnostique, pronostique ou thérapeutique. Sa structure générale comporte une introduction, une observation et des commentaires.

Les erreurs à éviter dans la présentation d’un cas clinique sont :
– l’inclusion de symptômes, de signes et de résultats de laboratoire sans rapport direct avec le fait clinique rapporté ;
– l’absence de spécification des relations temporelles par rapport à un moment bien défini (« deux mois plus tard » – plus tard que quoi ?) ;
– une revue de la littérature à partir d’un cas isolé ;
– l’absence d’originalité du cas rapporté ;
– la rédaction d’un article didactique en lieu et place des commentaires consacrés à l’observation rapportée.

La discussion anatomo-clinique se rapproche du cas clinique. Elle est menée par un ou plusieurs médecins à propos de problèmes diagnostiques ou thérapeutiques posés par le cas d’un malade. Il s’agit d’un article d’enseignement dont la parfaite illustration est le « Case record » ou la « Clinico-pathological Conference » publié chaque semaine dans le New England Journal of Medicine.

Lettre à la rédaction

Il s’agit d’une lettre adressée au rédacteur en chef d’une revue dans le but de commenter un article paru dans ladite revue. Le rédacteur en chef fait en sorte que l’auteur de l’article incriminé puisse répondre à la lettre contestataire dans le même numéro. La lettre à la rédaction peut aussi servir à exposer les résultats préliminaires d’un travail en cours et ainsi à prendre date ; elle peut aussi servir à rapporter un cas clinique court.

La lettre à la rédaction doit être brève, moins de deux pages dactylographiées, et moins de six références. Son avantage réside dans sa rapidité de publication après acceptation par le comité de lecture (quelques semaines contre plusieurs mois pour un article original).

Revue générale

La revue générale consiste en une synthèse des connaissances sur un sujet à partir d’une analyse étendue de la littérature. Les revues générales tendent à devenir de véritables articles scientifiques décrivant les critères de sélection des articles objet de synthèse. Une revue générale peut être chiffrée et faire l’objet d’une approche statistique synthétique visant à affirmer l’assise scientifique d’une information : c’est le principe des synthèses méthodiques quantitatives ou méta-analyses [1,4]. Celles-ci revêtent les avantages suivants :
– limitation des biais d’identification et d’exclusion des études pertinentes ;
– conclusions en conséquence plus fiables et plus précises ;
– assimilation rapide de grandes quantités d’informations par les professionnels de la santé, les chercheurs et les décideurs ;
– réduction du délai entre les résultats de la recherche et leur mise en œuvre ;
– facilité de comparaison des résultats de différentes études en vue d’évaluer leur cohérence et leur éventuelle généralisation ;
– identification des causes d’hétérogénéité et émission de nouvelles hypothèses ;
– augmentation de la précision des mesures de l’effet global.

Une bonne revue générale doit répondre aux exigences suivantes :
– ne traiter que d’un sujet précis clairement exprimé dans l’introduction ;
– exposer les sources utilisées pour la collecte des informations, ainsi que les critères de sélection des références ;
– analyser la méthodologie et la validité des résultats des différents travaux ;
– résumer les résultats pertinents ;
– suggérer des orientations de recherche pour de futurs travaux.

Les sources à prendre en compte pour élaborer une synthèse méthodique sont :
– la banque bibliographique Medline ;
– le registre Cochrane d’essais cliniques comparatifs ;
– les autre banques bibliographiques médicales et paramédicales ;
– la littérature publiée dans d’autres langues que l’Anglais ;
– la littérature grise, en particulier les thèses, les rapports internes, les journaux sans comité de lecture ;
– les références citées dans les publications primaires ;
– d’autres sources non publiées, connues des experts du domaine concerné (identification par des contacts personnels directs) ;
– données brutes des essais publiés (identification par des contacts personnels directs).

Article didactique

Il a une vocation pédagogique et vise à instruire le lecteur sur un sujet donné. Il nécessite une bonne maîtrise du sujet par l’auteur. L’exigence fondamentale de ce type d’article est la clarté : l’auteur doit ainsi être capable de se mettre à la portée de tout lecteur désireux de connaître un sujet dont il ignore tout ou partie. Certaines revues sont exclusivement consacrées à ce genre d’article. Il en est ainsi de la Revue du Praticien.

Analyse commentée

Elle consiste à analyser puis à commenter des articles parus au cours des derniers mois dans d’autres revues. Elle émane habituellement d’un auteur expérimenté et comporte deux parties : la première est un résumé effectué à partir du résumé des auteurs ; la deuxième est un commentaire critique sur la validité des résultats et sur leur apport à la connaissance du sujet.

Livre

Le livre peut avoir un objet précis, ponctuel, ou constituer une somme de connaissances sur un sujet plus ou moins vaste. Il peut être sous forme de traité (textbook des Anglosaxons) faisant le point des connaissances sur un domaine ou une spécialité ; dans ce cas, il est l’oeuvre de nombreux auteurs auxquels ont été affectés des chapitres et dont l’identification est assurée par des éditeurs scientifiques (coordonnateurs dont les noms figurent sur la couverture de l’ouvrage). L’inconvénient majeur du livre est son délai de fabrication et son obsolescence parfois rapide.


REFERENCES

  1. LORETTE G, GRENIER B. La lecture critique d’articles médicaux. Doin Editeurs, Paris, 2002.
  2. BENICHOUX R. Guide de la communication médicale et scientifique. Sauramps Editions, Montpellier, 1997.
  3. HUGUIER M, MAISONNEUVE H, BENHAMOU CL, DE CALAN L, GRENIER B, FRANCO D, GALNICHE JP, LORETTE G. La rédaction médicale. De la thèse à l’article original. La communication orale. Paris, Doin, 1992.
  4. GREENHALGH T. Savoir lire un article médical pour décider. La médecine fondée sur les niveaux de preuve (evidence-based medicine) au quotidien. Editions RanD, Paris, 2000.



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