CASE REPORT / CAS CLINIQUE
MALADIE DE KRABBE : A PROPOS D’UN CAS
KRABBE DISEASE: CASE REPORT
E-Mail Contact - NDIAYE Moustapha :
ngouille@hotmail.com
RESUME Introduction Conclusion Mots clés : acquisitions psychomotrices, galactocérébrosidase. ABSTRACT Introduction Conclusion Key Words: psychomotor acquisitions, beta galactocérébrosidase INTRODUCTION La maladie de Krabbe (MK) ou Globoïdcellleucodystrophy (GLD) dans la terminologie anglo-saxonne) est une pathologie autosomique récessive résultant d’un déficit sévère de la β galactocérébrosidaselysosomale (β galc) (10). Elle est caractérisée par une perte sévère de la myéline et la présence de cellules Globoïdes dans la substance blanche du système nerveux central. Son incidence est variable selon les populations étudiées : 1 pour 150 000 naissances en Europe, 1 pour 130 naissances en Israel (6). Nous rapportons le premier cas diagnostiqué au Sénégal. OBSERVATION Nous rapportons l’observation d’un enfant de 13 mois vu pour la première fois le 6 août 2008. La grossesse et l’accouchement s’étaient normalement déroulés avec un Apgar à 10/10 et un poids de naissance normal. Les parents étaient cousins germains. MSD était le deuxième d’une fratrie de 2 enfants dont l’ainé est décédé à l’âge de 2 ans d’une encéphalopathie progressive. Le développement psychomoteur était initialement normal : la tenue de la tête, la position assise et la tenue debout étaient acquises respectivement à 2, 7 et 10 mois et l’enfant avait des interactions sociales adaptées. Entre 10-12 mois le patient a présenté progressivement une régression de ses acquisitions psychomotrices sur plusieurs semaines. Lors de l’examen le 6 août 2008 le périmètre crânien était de 46 cm, il avait un contact social pauvre (absence de poursuite oculaire et de sourire-réponse). Il avait une hypotonie axiale, une hypertonie des 4 membres associée à des reflexes ostéotendineux vifs et diffusés, un signe de Babinski bilatéral. Il n’avait ni dysmorphie crânio-faciale ni organomégalie et était apyrétique. L’électroencéphalogramme montrait une souffrance cérébrale irritative diffuse. L’IRM encéphalique retrouvait sur les séquences T2, Flair réalisées en coupes (axiales, sagittales, coronales) avec injection de gadolinium des hypersignaux diffus, bilatéraux et symétriques de la substance blanche périventriculaire, des noyaux lenticulaires et des noyaux dentelés du cervelet. Le bilan biologique était normal : numération formule sanguine, vitesse de sédimentation, CRP, azotémie, créatininémie, protidémie, calcémie, phosphorémie, magnésémie, ionogramme sanguin, VIH, cytochimie et bactériologie du liquide céphalo-rachidien. Dans l’hypothèse d’une leuco encéphalopathie métabolique de l’enfant, un dosage des enzymes lysosomales avait été demandé. Le premier dosage des enzymes lysosomales fait uniquement chez l’enfant retrouvait une baisse de l’activité de β galactocérébrosidase in leucocytes (la β gal) avec 1,5 nmol/17h/mg de protéines (norme de 4-15 nmol/17h/mg de protéines). Une confirmation a été faite chez les parents et l’enfant avec les résultats suivants : enfant (0,5 nmol/17h/mg de protéines), la mère (2,2 nmol/17h/mg de protéines) et le père (3,6 nmol /17 h /mg protein) (Normes 4-15).L’activité de la galactocérébrosidase était faible dans tous les échantillons. La prise en charge était symptomatique avec la prescription d’une rééducation motrice mais quelques semaines après le diagnostic l’enfant décède à l’âge de deux ans dans un contexte de détresse respiratoire. DISCUSSION Le diagnostic des maladies métaboliques nécessite un environnement technologique qui n’est pas disponible en Afrique ce qui explique la rareté des publications à ce sujet malgré la fréquence de l’endogamie dans certaines communautés. Aucune publication n’est disponible sur la maladie de Krabbe en Afrique. Les symptômes cliniques manquent de spécificité et il faut évoquer une maladie lysosomiale devant tout tableau d’encéphalopathie progressive surtout s’il existe comme dans le cas de notre observation un contexte familial évocateur (consanguinité parentale de premier degré et récurrence familiale). L’hypotonie axiale, les signes pyramidaux, l’irritabilité et le syndrome neurogène périphérique sont les signes dominants. D’autres symptômes sont rapportées notamment une macrocéphalie, des crises épileptiques néonatales, un syndrome pseudo-bulbaire (4). Les signes d’atteinte centrale peuvent masquer l’atteinte du système nerveux périphérique (4) que l’électromyogramme (EMG) peut mettre en évidence à un stade avancé de la maladie. L’EMG retrouve un léger ralentissement des vitesses de conductions motrices et sensitives, les latences distales et les amplitudes étant normales (4). Dans notre cas l’EMG n’a pas été fait. L’IRM encéphalique a une valeur d’orientation diagnostique dans les encéphalopathies présumées métaboliques. Elle met en évidence les hypersignaux diffus de la substance blanche du centre ovale, du cervelet, des zones périventriculaires, et du tronc cérébral en T2 et Flair associés parfois à des hyposignaux des thalamus en T2 (4,9) tel que décrit chez notre patient. L’IRM peut être normale au début de la maladie (4,5). L’analyse du LCR est normale chez notre patient mais une hyperprotéinorachie est fréquente et est suggestive de détérioration myélinique (6). D’autres leucodystrophies peuvent donner des signes cliniques et radiologiques similaires (9) mais c’est le dosage enzymatique de la Galc qui permet de faire le diagnostic (4). Une leuco-encephalite infectieuse peut également être discutée en milieu tropical, ce qui a motivé le bilan infectieux et en particulier la sérologie VIH chez notre patient. Le diagnostic a reposé sur le contexte familial, le dosage de la Galc chez le patient et ses parents. La mortalité est de 100 % (9). Dans notre cas le décès survenu à l’âge de 2 ans dans un contexte de défaillance respiratoire, peut être en rapport avec une infiltration alvéolaire et interstitielle des poumons mais l’autopsie n’a pu être faite. CONCLUSION Chez tout enfant présentant une détérioration progressive des acquisitions psychomotrices, il convient d’évoquer la possibilité d’une maladie métabolique. REFERENCES
|