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RESUME L’hyperhomocystéinémie est un facteur de risque vasculaire indépendant et modifiable. Sa place dans les accidents vasculaires cérébraux ischémiques est mal connue en Afrique sub-saharienne. Objectifs Methode Resultats Conclusion Mots-Clés : Hyperhomocystéinémie, facteur de risque, accident vasculaire cérébral ischémique SUMMARY Hyperhomocysteinemia is an independent and modifiable vascular risk factor. Its frequency in ischemic strokes is not known in Sub-saharian Africa. Objectives Method Results Conclusion Key words: Hyperhomocysteinemia, risk factor, ischemic strokes INTRODUCTION L’homocystéine est un acide aminé soufré intermédiaire du métabolisme de la méthionine. Elle est synthétisée par toutes les cellules de l’organisme et peut être catabolisée selon deux voies : la voie de la transulfuration et la voie de la reméthylation (2,4). L’existence d’une forte prévalence de l’Hcy (62,3%) avec des taux de folates inférieurs à 6,75 nmol /l et un génotype MTHFR CT/TT a été récemment rapportée dans les régions côtières de l’Afrique de l’Ouest, particulièrement au Togo et au Bénin (1). De nombreuses études montrent une association entre Hcy et l’augmentation des risques de maladies coronariennes, cérébrovasculaires et vasculaires périphériques (2,5,9,12,16,19,25,26). D’autres encore soulignent l’importance de l’Hcy modérée sur l’incidence des thrombo-embolies, à la fois artériels et veineux, ainsi que sur le risque de thromboses veineuses juvéniles ou récurrentes (2,11,13, 15,27). L’Hcy est donc considérée comme un facteur de risque cardiovasculaire et cérébro-vasculaire indépendant (9). De rares et récentes publications suggèrent l’existence d’une corrélation probable entre l’Hcy et une fréquence élevée des accidents vasculaires ischémiques (AVCI) chez l’africain américain (21). L’épidémiologie de cette association reste mal cernée chez le noir africain. METHODOLOGIE Le service de neurologie du CHU Campus de Lomé dispose de 28 lits répartis dans 5 salles communes, une salle d’urgences cérébro-vasculaires et 4 cabines individuelles. Il accueille 3600 consultations externes et 650 hospitalisations chaque année. Les résultats sont présentés sous forme de moyennes. Les données sont analysées à l’aide du logiciel «SPSS». Les moyennes de l’homocysteinemie ont été comparées dans différentes catégories à partir du test « ANOVA » La régression logistique et le coefficient de corrélation ont été utilisés pour analyser les relations existant entre l’Hcy, l’âge, le sexe, l’hypertension artérielle et le diabète. RESULTATS Notre analyse a porté sur 145 malades consécutifs victimes d’AVCI et répondant à nos critères d’inclusion. L’âge moyen était de 61.5 ans avec des extrêmes de 31 et 85 ans. Nous avions recensé 90 hommes (62.1%) et 55 femmes (soit 37.9%) soit un ratio homme/femme de 1.6. Le tableau 1 montre la répartition par âge et par sexe des patients. L’homocystéinémie moyenne était de 19.33 µmol/l avec des extrêmes de 4.22 et de 84.62 µmol/l ; 65 patients (44.8%) avaient une Hcy modérée et 16 (11 %) une Hcy intermédiaire. Le tableau 1 montre la moyenne de l’homocystéinemie dans la population étudiée et la répartition des sujets présentant une Hcy et ceux présentant une homocystéinemie normale par tranche d’âges et par sexe. L’homocystéinémie n’est significativement plus élevée chez l’homme (20.66 µmol/l ) que chez la femme (17.15 µmol/l) qu’au seuil de 10 % : p=0,063. Au total 122 (84.1%) patients étaient hypertendus, 23 (15.9 %) ne l’étaient pas. Chez les sujets hypertendus, l’homocystéinémie était de 19.31 µmol/l et de 19.44 µmol/l chez les sujets non hypertendus (P=0,959). En revanche 24 (16.6 %) patients étaient diabétiques, 121 (83,4%) patients ne l’étaient pas. Il n’y avait pas de différence significative entre l’homocystéinémie chez le diabétique (19.57 µmol/l), et le non diabétique (19.28 µmol/l) ; (P=0,907). Le tableau 2 croise le taux d’homocystéine et les autres facteurs de risque vasculaires comme le diabète et l’HTA. Au total, l’analyse multivariée (régression logistique) entre la variable homocystéinémie (patients avec Hcy et patient sans Hcy) et les autres facteurs (sexe, âge, HTA, diabète) ne révélait aucune corrélation significative. DISCUSSIONS Nous avons noté une homocystéinémie moyenne élevée chez les patients victime d’AVCI (19.33 µmol/l). Plus de la moitié de nos patients (55.9%) avait une Hcy supérieure à 15 µmol/l. Au Togo et au Bénin, les travaux sur les marqueurs nutritionnels menés par Amouzou et al (1) ont rapporté une prévalence de 56% d’Hcy modérée dans la population générale avec une prédominance sur la région côtière que dans les savanes. Les conditions socio-économiques souvent déplorables de nos populations les contraignent à une sous alimentation chronique expliquant cette prévalence élevée d’Hcy modérée sur la côte ouest africaine. La prévalence de l’Hcy dans la population générale serait de 5 à 10 % selon un seuil fixé aux 90ème ou 95ème percentiles (environ 15 µmol/l). Ubbink J. B (29) et al ont rapporté un taux d’Hcy modérée d’environ 5 à 8 % dans la population générale. Les taux plasmatiques d’homocystéinémie chez nos patients variaient entre 4.22 et 84.62 µmol/l. Nous n’avons pas recherché une cause génétique. Le coût très élevé de l’étude des polymorphismes génétiques des différentes enzymes a limité nos champs d’investigations. L’homocystéinémie était élevée au-delà de 15 µmol/l chez 81 (55.9%) patients victimes d’AVCI. Brattström L. (5) a, dans son étude, rapporté une prévalence de 20 à 30 % d’Hcy dans la population des patients souffrant d’athérosclérose. Si l’on se fie aux résultats d’études menées dans la population, jusqu’à 10 % des accidents vasculaires pourraient en fait être attribuables à une augmentation des taux plasmatiques d’homocystéine. En Espagne Cardo E. et al (6) ont rapporté une Hcy modérée chez 36 % des enfants victimes d’une ischémie cérébrale. Par contre ce taux pourrait s’élever à 30 ou 40 % chez les sujets âgés. Il est maintenant bien établi que l’augmentation de la concentration plasmatique en homocystéine est un facteur de risque cardiovasculaire avéré. Elle favorise l’athérosclérose et provoque une fréquence élevée d’insuffisance coronarienne et d’AVC. De même il a été observé qu’une concentration plasmatique élevée en homocystéine était associée à des troubles cognitifs (20,24). L’âge moyen global de nos patients était de 61.5 ans. Ceci confirme la survenue en forte proportion des AVC en général et des AVCI en particulier après 50 ans. Les sujets de moins de 45 ans ne représentaient en effet que 8.3 % de l’effectif total de notre étude. Les taux moyens d’homocystéinémie selon l’âge étaient de 17.41 µmol/l chez les patients de moins de 45 ans, 20.45 µmol/l chez ceux de 45 à 60 ans et de 18.77 µmol/l chez les patients de plus de 60 ans. Nous n’avons pas noté de différence significative entre les taux moyens d’homocystéine (p=0,21) en fonction de l’âge. Les taux d’homocystéine augmenteraient avec l’âge aussi bien chez l’homme que chez la femme. Le taux sérique d’homocystéine des enfants serait de 30 % inférieur à celui des adultes (6,17,22,23). Cette plus grande fréquence de l’Hcy dans la population âgée a été expliquée par une prévalence également accrue de déficit en vitamines du groupe B (7,23). Ce déficit en vitamines du groupe B se retrouve aussi chez les alcooliques. Blasco et al (3) à Barcelone ont signalé une prévalence de 29.1 % dans la population alcoolique. Dans notre série, 16.6 % de nos patients étaient diabétiques. Il n’avait pas été établi de corrélation significative entre l’homocystéinémie plasmatique et le diabète. Cependant, il est à noter que les diabétiques peuvent avoir une Hcy car les taux d’insuline anormalement élevés empêchent l’organisme de réduire et maintenir une homocystéinémie normale. En effet, il a été démontré que l’homocystéine avait un effet nettement plus puissant sur les diabétiques, comparativement aux non diabétiques : un taux d’homocystéinémie élevé associé au diabète entraîne un risque de mortalité sur 5 ans de 90% supérieur à celui des non diabétiques présentant un taux élevé d’homocystéine normal (9,14). CONCLUSION L’Hcy est un facteur de risque cérébro-vasculaire indéniable. Le taux moyen d’homocystéine dans notre étude de 19.33 µmol/l était supérieur au taux moyen dans la population générale dans la région. L’Hcy était associée chez la grande majorité des patients à d’autres facteurs de risque vasculaire : chez 85,7% des patients à l’HTA et chez 16,6 % des patients au diabète. Elle devrait être recherchée de façon systématique chez les patients présentant un AVCI. Tableau 1 : Homocystéinémie chez 145 patients victimes d’accident vasculaire cérébral ischémique
H. moy. = homocystéinémie moyenne. Tableau 2 : Homocystéinémie et autres facteurs de risques vasculaires (diabète, HTA)
H = homocystéinémie RESUME Les fistules durales rachidiennes à drainage veineux périmédullaire constituent une pathologie d’individualisation récente. C’est les plus fréquentes des malformations vasculaires vertébromédullaires, elles se présentent sous la forme d’une myélopathie spastique progressive chez un sujet de plus de 40 ans. A partir d’une étude rétrospective des données cliniques et explorations radiologiques d’une série de 11 cas en IRM et artériographie médullaire, nous avons recensé l’ensemble des signes radiologiques qui orientent le diagnostic. L’IRM a montré un hypersignal T2 centromédullaire de façon constante ainsi que des vaisseaux périmédullaires pathologiques. L’angiographie médullaire reste l’examen clé pour le diagnostic. Elle a permit de montrer dans dix cas le shunt artério-veineux ainsi que ses afférences artériels et son retour veineux, permettant de planifier le traitement. Huit patients ont été pris en charge chirurgicalement avec exclusion de la fistule suivie d’une amélioration clinique. L’imagerie joue aussi un rôle important dans le suivi post-thérapeutique. L’IRM permet de mettre en évidence la disparition progressive des anomalies initiales, signe de l’efficacité du traitement. Mots clés : Fistule durale, Rachis, IRM, Angiographie ABSTRACT Spinal dural arteiovenous fistulas are the most frequent type of spinal vascular malformations. Usual clinical presentation is of progressive myelopathy in an adult above the age of 40 years. Based on a retrospective study of clinical and radiologic data (MRI and Angiography) concerning a series of 11 cases, we have collected all the radiologic finding that led to the diagnosis. In all cases MRI showed spinal cord abnormalities, consistent in a central T2 hypersignal and perimedullary flow voids. The angiography remains the gold standard method for diagnosis. It can show the exact location of the shunt unless it is thrombosed, as in one of our patients, thus allowing accurate treatment planning. Eight patients underwent a surgical treatment allowing the closure of the fistula that resulted in significant neurological improvement. Postoperative MRI shows the results of the treatment. The disappearance of preoperative abnormalities is a good indicator for the efficiency of the treatment. Spinal dural arteriovenous fistulas is still an underdiagnosed condition, the good knowledge of these typical imaging findings is mandatory for an early diagnosis and treatment. Key words : Dural fistula, Spine, MRI, Angiography INTRODUCTION Individualisées par KENDALL et LOGUE en 1977 (13) puis par MERLAND et coll en 1980 (18), les fistules durales rachidiennes à drainage veineux périmédullaires (FAVDPM) sont les plus fréquentes des anomalies artério-veineuses intra-rachidiennes. Elles sont rares et souvent méconnues, elles surviennent de façon prédominante chez l’homme de quarante à soixante ans et entraînent l’apparition d’une myélopathie chronique par hyperpression veineuse. En l’absence de traitement, l’évolution se fait lentement vers une paraplégie définitive. En nous appuyant sur l’étude de 11 observations cliniques et sur une revue de la littérature nous proposons une mise au point sur l’ensemble des anomalies radiologiques permettant d’évoquer le diagnostique, nous évaluerons également la place de l’imagerie dans le traitement et le suivi post thérapeutique de ces patients. MATERIEL ET METHODES Il s’agit d’une étude rétrospective des données cliniques et radiologique de 11 cas de fistules durales rachidiennes à drainage veineux péri-médullaires, explorées au service de neuroradiologie de l’hôpital des spécialités O.N.O de Rabat entre 1997 et 2002. Tous les patients ont bénéficié d’une IRM avec des séquences multiplanairesT1, T2 et T1 avec injection de gadolinium ainsi que d’une angiographie médullaire. Une Myélographie a été réalisée dans 1 cas. Le traitement à été chirurgical dans 8 cas. Deux patients ont refusé une prise en charge chirurgicale. Une embolisation a été réalisée dans un cas. RESULTATS Nos observations portent sur onze cas de FAVDPM colligées entre 1997 et 2002 sur un ensemble de 16 MAV médullaires diagnostiquées la même période, représentant 68% des malformations artérioveineuses rachidiennes traitées au sein du service. Tous nos patients sont de sexe masculin. L’âge moyen est de 50 ans avec des extrêmes entre 37 et 65 ans. Au moment du diagnostique tous nos patients avaient un déficit moteur qui allait d’une discrète paraparésie permettant la marche (cas n°1, 2, 9) à une paraplégie complète confinant le malade à la chaise roulante (cas n°2). Tous les malades présentaient une hypertonie spastique, avec syndrome pyramidal dans trois cas (n°1, 2 et 5). Les troubles sensitifs étaient inconstants à type de paresthésies dans 2 cas (n° 1 et 2), anesthésie en selle dans un cas (n°1) et hypoesthésie à niveau sous ombilical dans un cas (n°2). Concernant les résultats des explorations radiologiques (Tableau 2):
Dans deux cas les patients ont bénéficié de deux examens IRM, la première exploration étant jugée insuffisante par le médecin traitant. (N°1 et 2) Dans dix cas une FAVDPM a pu être visualisée, dans un cas il s’agissait d’une fistule thrombosée (n°6). Les niveaux intéressés allaient de D4 à L4. Dans 6 cas la fistule siégeait à gauche, et dans 3 cas à droite. Le drainage veineux se faisait de façon variable, uniquement ascendante dans un cas (n°3) ou associée à un drainage descendant dans le reste des cas. La prise en charge a été chirurgicale dans 9 cas, avec abord direct de la fistule et exclusion de la veine de drainage. Dans un cas (n°11) une embolisation par un matériel particulaire a été tentée avec bonne évolution initiale mais récidive de la symptomatologie au bout de six mois, signant une réperméabilisation, le malade a été repris chirurgicalement. Les suites opératoires ont été dans tous les cas simples, il ne fut pas noté de cas d’aggravation après chirurgie. L’évolution post-opératoire a été marquée par une amélioration de la symptomatologie clinique portant essentiellement sur les troubles moteurs (cas n°3, 4, 7, 8, 9 et 11), une simple stabilisation des lésions dans le cas n°1. La surveillance radiologique post opératoire a consisté en une artériographie de contrôle montrant l’exclusion de la fistule, une IRM médullaire à 6 mois dans 2 cas (n°4 et 11) montrant la disparition des anomalies IRM. Le recul moyen est de 2 ans. DISCUSSION Les fistules durales rachidiennes se définissent comme un shunt artèrioveineux microscopique de 40 à 140μ (10), situé en extra-médullaire, dans l’épaisseur même de la dure-mère. Il s’agit d’une communication directe entre une ou plusieurs artérioles radiculo-méningées et une veine radiculaire unique se drainant vers les veines périmédullaires. C’est un shunt à faible débit, le plus souvent situé en regard du trou de conjugaison ou sur le trajet d’une racine postérieure. Toute fistule est constamment associée à des perturbations du drainage veineux médullaire. Le drainage veineux se fait de manière descendante vers les veines de la queue de cheval ou ascendante vers la fosse cérébrale postérieure. Leur étiopathogénie reste incertaine, leur âge tardif de survenue leur fait attribuer une origine acquise (6). Leur mécanisme d’expression clinique est en rapport avec une ischémie médullaire d’origine veineuse traduction de la gêne au retour veineux accompagnant le développement de la FAVDPM (13). Les malformations vasculaires médullaires restent une pathologie rare (25). Actuellement les fistules durales sont reconnues comme étant les malformations vasculaires médullaires les plus fréquentes (18) DJINDJIAN sur une série de 296 MAVs médullaires, retrouvait 35% de FAVDPM et BRUNERAU (5) sur une série de 140 MAVs, retrouvait 28% de FAVDPM. Dans notre série elles constituent 68%. Le tableau clinique typique associe un début fruste avec un délai diagnostique souvent supérieur à 1 an comme dans notre série (24-22). Il constitue un tableau de myélopathie progressive associant des troubles moteurs intéressant les membres inférieures le plus souvent, troubles accompagnés de troubles sensitifs et sphinctériens. Cette symptomatologie est souvent asymétrique aggravée par l’effort et la manuvre de Valsalva (14). Non traité il évolue vers une paraplégie définitive. Des cas d’aggravation aigue ont été rapportés (22). Leur Topographie est essentiellement dorsale et dorsolombaire de rares cas de localisation cervicale ou sacrée ont été rapportée (15- 20). Apport de la radiologie L’IRM médullaire est l’examen à réaliser en première intention devant toute suspicion de FAVDPM. (Figure 1) L’examen doit comporter une exploration dans les trois plans et comporter une injection de Gadolinium. La fistule elle-même n’est pas visible étant de taille microscopique, l’IRM permet de montrer les signes de présemption qui sont :
Les séquences plus récentes d’angioIRM médullaires permettraient d’affiner cette analyse radiologique (3) en orientant vers le niveau de la fistule préparant ainsi l’angiographie qui reste le seul examen permettant d’affirmer de manière certaine le diagnostique et le siège de la FAVDPM. L’exploration angiographique doit comporter l’opacification de toutes les branches radiculomédullaire, l’alimentation de la fistule pouvant être multiétagée (23). Elle doit également identifier la naissance de l’ASA. Elle permet de visualiser le shunt, les pédicules nourriciers et les veines de drainage qui sont essentiellement postérieures. Le shunt est de très petite taille. Il est indiqué par un brutal changement de calibre entre l’artère nourricière et la veine de drainage. Il se projette habituellement, sur l’incidence de face, en dessous ou en dedans du pédicule vertébral. Un signe diagnostique spécifique serait le retard du retour veineux de l’ASA de l’ordre de 15 à 20 secondes (4). Le diagnostique différentiel se pose sur le plan clinique avec une compression médullaire lente et toutes les causes de syndrome de la queue de cheval et de radiculalgie lombaire. Le but du traitement est d’exclure définitivement le shunt artérioveineux pour permettre la normalisation de la pression dans le réseau veineux périmédullaire. Comme dans notre série le traitement chirurgical est simple (1) et permet la guérison dans la majorité des cas (19). Le traitement endovasculaire comporte un risque d’aggravation neurologique et de reperméabilisation comme dans notre cas n° 7. Une de ses contre indications est la naissance de la fistule à partir d’une des branches de l’ASA. (8) Le pronostic reste lié essentiellement à la durée d’évolution des signes cliques (17) malheureusement sous nos contrées le fait que cette pathologie reste encore méconnue ajouté à la faible disponibilité des examens IRM et explorations neuroradiologiques invasives ont tendance à allonger le délai diagnostic. CONCLUSION Les FAVDPM sont une pathologie rare mais invalidante. Elles sont accessibles à un traitement curatif d’autant plus efficace que le diagnostique est porté précocement. Toute myélopathie progressive chez un patient de plus de 40 ans doit faire évoquer le diagnostique et conduire à la réalisation rapide d’une IRM médullaire complétée d’une artériographie médullaire pour le diagnostic de certitude. Ceci permettra un traitement dans les meilleurs délais. Tableau n° 1 : Résumé des données cliniques
Tabeau N°2 : Résumé des données radiologiques.
![]() Figure 1 ![]() Figure 2 ![]() Figure 3
RESUME Le kyste neurentérique (KNE) est une malformation congénitale rare du système nerveux central (SNC) entrant dans le cadre des notochordodysraphies. Nous rapportons un nouveau cas de KNE de localisation intra durale extra médullaire chez un patient de 16 ans, admis dans un tableau de compression médullaire cervicale haut évoluant depuis 4 mois. L’imagerie a objectivé une lésion kystique pré médullaire en regard de C1-C2-C3. Le patient a bénéficié d’une évacuation kystique et l’histologie avait conclu à un kyste neurentérique. L’évolution était marquée par le décès du patient par des complications neurovégétatives graves. Malgré sa bénignité histologique, le kyste neurentérique de localisation cervicale haute peut se compliquer de troubles neurovégétatifs parfois imprévisibles pouvant aboutir à une évolution dramatique. Mots clés : Kyste neurentérique intra dural extra médullaire – IRM – Rachis. ABSTRACT The neurenteric cyst is a rare congenital malformation of central nervous system entering as part of notochordodysraphies. We reported on, a new case of neurenteric cyst in a 16-years old man who presented with a upper cervical spinal cord compression. The imaging showed a cyst located ventral to the spinal cord at the C1 C2 C3 level. A complete resection was performed. Histopathological examination confirmed the diagnosis of neurenteric cyst. The post operatory outcome was unfavourable leading to the disease of the patient. The neurenteric cyst is an uncommon and a mild histological lesion. However the localisation in the upper cervical spinal cord, may be associated with severe neurovegetative disorders and a poor outcome. Key words : Intra dural extra medullary neurenteric cyst – MRI – Spine. INTRODUCTION Le kyste neurentérique (KNE) est une malformation congénitale rare entrant dans le cadre des notochordodysraphies (9). Il est secondaire à la persistance anormale d’un canal neurentérique accessoire vers la 3ème semaine de l’embryogenèse (8). OBSERVATION Un patient âgé de 16 ans est admis dans notre formation pour lourdeur des 4 membres avec troubles sphinctériens évoluant depuis 4 mois. L’examen à l’admission a montré un patient conscient présentant des pauses respiratoires. La marche était impossible. La force musculaire a été cotée à 2/5 aux 4 membres avec hypertonie spastique. Les réflexes ostéo-tendineux (ROT) étaient vifs diffus aux 4 membres, avec un signe de Babinski bilatéral. Il n’a pas été noté de troubles sensitifs associés ni de déformation rachidienne. Par ailleurs il a été noté une abolition du réflexe nauséeux, des troubles de la déglutition et une impossibilité de relever les épaules. Le patient a été opéré en position semi assise par un abord postérieur, et une laminectomie de C1-C2 et C3 a été réalisée. Après ouverture durale et section des ligaments dentelés droit et gauche permettant de mobiliser la moelle, on a procédé à une fenestration de la lésion avec évacuation sous pression d’un liquide dense gélatineux. Un évidement intra capsulaire a été réalisé. Les suites opératoires immédiates ont été marquées par un état neurologique stationnaire, aggravé 3 semaines plutard par des troubles neurovégétatifs avec une fièvre à 42°C et une aggravation des troubles respiratoires aboutissant au décès du patient. DISCUSSION Le terme de kyste neurentérique (KNE) est trompeur. Il suppose une communication entre les éléments dérivés du neurectoderme avec l’intestin alors qu’il s’agit de rapports entre ces éléments neurectodermiques et les éléments dérivant de l’intestin primitif antérieur, moyen et postérieur. Ceci explique que des structures évoquant des muqueuses respiratoires, sophagiennes, gastriques ou intestinales puissent être retrouvées à l’examen histologique de ces kystes. Ainsi, le terme de kyste neurentoblastique pourrait être mieux adapté à cette pathologie. Cela permet de regrouper différentes entités comme le kyste entérique , le kyste bronchogénique, et le gastrocytome intra rachidiens en une seule entité. Lors de la mise en place du 3ème feuillet embryonnaire vers la 3ème semaine de gestation, la notochorde qui induit la transformation de l’ectoderme en neurectoderme reste anormalement traversée par un pertuis entre l’intestin primitif (endoderme) et le revêtement ectodermique de la région dorsale de l’embryon pendant plus de 48 heures. Ce pertuis anormal a été décrit comme un canal neurentérique accessoire permettant d’expliquer la survenue des notochordodysraphies (KNE, diastématomyélie, sinus dermique …) (8). Le KNE est rare, 114 cas ont été rapportés dans la littérature (9). Il intéresse le plus souvent le sujet jeune (4), de sexe masculin avec un sex ratio de 2/1 (6). Ceci est le cas de notre patient. Ces formes intra durales extra médullaires peuvent adhérer à la dure mère s’invaginant partiellement dans le cordon médullaire avec souvent des adhérences avec la moelle (4). Notre patient présentait un KNE pré médullaire cervical haut adhérant à la dure mère avec invagination au niveau médullaire. La topographie crânio-cervicale est particulièrement rare et seuls quelques rares cas ont été rapportés dans la littérature (6). L’histologie et les analyses immunohistochimiques (cytokératine, antigène membranaire épithélial « EMA ») confirment l’origine endodermique des KNE (6). Le contenu liquidien est souvent visqueux avec un aspect jaune gris parfois clair. La paroi du KNE est constituée d’un épithélium pluristratifié ressemblant à un épithélium sophagien, ou d’un épithélium uni stratifié prismatique mucipare ressemblant à l’épithélium intestinal ou d’un épithélium malpighien non kératinisé ou pseudo stratifié cilié ressemblant à un épithélium respiratoire. Cet épithélium repose sur une membrane basale entourée d’un tissu conjonctif où l’on peut retrouver notamment des éléments gliaux et lymphoïdes (9). Sur le plan clinique, le diagnostic des KNE est généralement fait tardivement. Les manifestations cliniques sont trompeuses, polymorphes et fluctuantes pouvant apparaître à n’importe quel moment de la vie simulant parfois une affection inflammatoire (9). La tomodensitométrie (TDM) facilite le diagnostic des kystes intra duraux (4). Les anomalies osseuses sont fréquentes et permettent un diagnostic plus facile (9). Le signal du kyste est de type liquidien. La majorité sont iso à hyper intense en T2 par rapport au liquide cérébro-spinal (LCS) et iso ou légèrement hyper intense en T1 par rapport au LCS (3). Parfois une image homogène très hyper intense en T1 et/ou très hypo intense en T2 peut être notée. Ces variations de signal sont probablement en rapport avec la composition protéique ou à une hémorragie dans le kyste (1, 3). Le KNE peut être isolé ou associé à d’autres lésions malformatives. Les malformations osseuses sont présentes dans 1/3 des cas. L’anomalie la plus fréquente est la fente vertébrale (rachischisis antérieur) (4, 9). D’autres anomalies peuvent être notés : un spondylolisthésis, une scoliose et/ou une cyphose congénitale, une hémi vertèbre, un syndrome de Klippel-Feil, un syndrome d’Arnold Chiari, un spina bifida, une diastématomyélie et des anomalies viscérales (4, 5, 9). Le traitement des KNE est chirurgical permettant la ponction du kyste puis l’exérèse de sa paroi (4, 9). L’invagination et l’adhérence de la lésion sur la face antérieure de la moelle (comme le cas de notre patient) gêne parfois l’exérèse totale du kyste ce qui explique de possibles récidives. L’exérèse du kyste doit être faite en essayant d’aller au plus prés des adhérences médullaires. Le pronostic est globalement favorable dans les cas publiés avec un recul suffisant (4). CONCLUSION Le kyste neurentérique est une malformation congénitale rare et bénigne.
RESUME Description Objectifs Résultats Conclusion Mots clés: Syndrome de Gougerot- Sjögren, Complications nerveuses, paralysie faciale. SUMMARY Description Goals Case report Conclusion Keywords: Sjögren syndrome, nervous complications, facial palsy. INTRODUCTION Le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) primitif est une maladie auto-immune fréquente. Il toucherait environ 1 % de la population (0,5 à 3 %) et serait la deuxième maladie auto-immune après la polyarthrite rhumatoïde (1). Outre le syndrome sec oculaire et buccal, le SGS peut se compliquer de manifestations systémiques extraglandulaires. Parmi ces manifestations, figurent les complications neurologiques qui surviennent dans 8,5 à 70 % des cas selon les études. Les neuropathies au cours du syndrome de Gougerot-Sjögren primitif (SGSP) sont observées dans 10 à 35 % des cas. OBSERVATION Il s’agit d’une femme âgée de 67 ans, sans antécédents pathologiques particuliers qui nous a consulté pour une tuméfaction sous mandibulaire droite évoluant depuis 2 ans avec apparition depuis 2 mois d’une paralysie faciale périphérique homolatérale. A l’examen, la patiente présentait une paralysie faciale périphérique droite stade III de HOUSE, prédominant sur le rameau mentonnier (figure 1) ainsi qu’une hypoesthésie du territoire du V2 (trijumeau). A la palpation, on a noté une hypertrophie bilatérale des deux glandes parotides ainsi que des glandes submandibulaires. La loge submandibulaire droite était le siège de signes inflammatoires locaux avec un orifice fistuleux cutané en regard laissant sourdre du pus (figure 2). Une échographie cervicale a été réalisée objectivant une hypertrophie homogène bilatérale des glandes salivaires avec un aspect évocateur d’une surinfection submandibulaire droite. Un prélèvement bactériologique à partir de l’orifice fistuleux a isolé un staphylocoque aureus, avec une recherche de BK négative. L’exploration a été complétée par un bilan immunologique : les anticorps anti SSA, antinucléaires, Latex Waaler Rose étaient positifs. DISCUSSION Le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS) est une pathologie chronique auto-immune. Il se caractérise par un dysfonctionnement et une destruction des glandes exocrines, associés à un infiltrat lymphocytaire et à une hyperréactivité immunologique [1, 2]. Ce syndrome peut être isolé « SGS primitif » ou associé à une autre pathologie auto-immune « SGS secondaire ». La prévalence du SGS primitif dans la population générale varie, selon les estimations, entre 1 et 3 %. Bien que le SGS affecte les patients quel que soit leur âge ou leur sexe, les femmes âgées de 40 à 60 ans sont les plus atteintes. Ailleurs, une réaction immune humorale ou cellulaire dirigée directement contre les neurones a été évoquée [1]. Les nerfs oculomoteurs peuvent également être atteints mais de façon beaucoup plus exceptionnelle avec parfois une atteinte du nerf moteur oculaire commun ou encore plus rarement le nerf oculaire externe. Enfin, les nerfs mixtes peuvent également être touchés. Il faut de plus souligner la possibilité de paralysies récidivantes et multiples des nerfs crâniens lors du SGS [11, 12]. L’hypertrophie des glandes salivaires est retrouvée dans un à deux tiers des cas. L’atteinte est le plus souvent bilatérale et symétrique, mais des poussées transitoires unilatérales et asymétriques sont possibles. Les données thérapeutiques restent parcellaires et il n’existe pas de consensus tant pour le traitement des manifestations centrales que périphériques. Les cyclophosphamides et les plasmaphérèses sont proposés en deuxième intention sans qu’il soit possible d’évaluer leur efficacité. Cependant, le risque accru de lymphome au cours du SGSP doit faire limiter la prescription d’immunosuppresseurs aux manifestations neurologiques sévères [1]. CONCLUSION La paralysie des nerfs crâniens au cours du SGSP est rare mais incite à rechercher un syndrome sec devant une symptomatologie neurologique demeurée sans étiologie après un bilan initial. ![]() Figure 1 ![]() Figure 2
RESUME Propos Observation Mots clés : myasthénie, spondylarthropathie, maladies autoimmunes, spondylarthrite ankylosante. ABSTRACT Purpose Case report Keywords : myasthenia, spondylarthropathy, autoimmune diseases, ankylosing spondylitis. INTRODUCTION La myasthénie est souvent associée à d’autres affections ayant en commun une origine immunologique démontrée ou probable. C’est le cas de la polyarthrite rhumatoïde, du lupus érythémateux disséminé et de l’anémie de Biermer. Cependant, l’association spondylarthropathie-myasthénie n’a été rapportée que dans six cas dans la littérature [1,2 ,3]. OBSERVATION Monsieur J.H. âgé de 32 ans, aux antécédents de myasthénie diagnostiquée en 2002 et bien équilibrée par le traitement médical, était hospitalisé en avril 2004 pour un tableau de polyarthrite chronique bilatérale et asymétrique évoluant depuis un an, touchant le poignet gauche, les inter phalangiennes proximales des 3ème et 5ème doigts droits et le genou droit associées à des lombalgies, cervicalgies et talalgies bilatérales prédominant à droite. A l’interrogatoire, il n’y avait pas d’autres signes articulaires ni extra articulaires associés. Les radiographies du rachis étaient normales. Sur la radiographie du bassin, il y avait une suspicion de sacro-iliite bilatérale qui a été confirmée par le scanner des sacro-iliaques qui a montré une sacro-iliite bilatérale stade III (figure1). L’évolution était rapidement favorable sous anti- inflammatoires non stéroïdiens pendant 6 mois. Le malade a été perdu de vue pendant 2 ans durant lesquels, il a interrompu son traitement. Le patient rapportait une sècheresse buccale et oculaire récentes associées à une acrocyanose au froid. DISCUSSION La myasthénie est une affection acquise due à des auto anticorps dirigés contre le récepteur de l’acétylcholine et responsable d’un dysfonctionnement de la jonction neuromusculaire. Cette maladie est associée à certains phénotypes HLA B8 et DR3 [4]. Certaines formes de la myasthénie sont associées à une autre maladie auto-immune ou à une connectivite dans 10 à 15% des cas, elles affectent surtout la femme entre 20 et 40 ans et l’homme de plus de 40 ans. Il peut s’agir de dysthyroïdie, d’une anémie de Biermer, d’un LED ou d’une PR. Cette association n’est certainement pas fortuite, faisant intervenir des facteurs immunologiques essentiellement le système HLA DR [1, 2, 3,5]. Il serait recommandé de réaliser systématiquement des radiographies du rachis lombaire et des sacro-iliaques chez les patients atteints de myasthénie se plaignant de douleurs lombaires basses souvent attribuées à tort à des douleurs musculaires dans le cadre de leur myasthénie ( car la douleur n’est pas fréquente dans la myasténie). CONCLUSION L’association de la myasthénie à d’autres maladies auto-immunes n’est certainement pas fortuite et bien que l’association myasthénie-spondylarthropathies apparaît rare dans la littérature, la recherche d’une ou plusieurs autres maladies auto-immunes doit être systématique chez tout myasthénique car leur traitement peut avoir une incidence favorable sur l’évolution de la myasthénie. ![]() Figure 1
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