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COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES LIEES AU VIH ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES, THERAPEUTIQUES ET EVOLUTIFS AU SERVICE DE NEUROLOGIE DU CENTRE HOSPITALIER NATIONAL DE PIKINE (DAKAR-SENEGAL) NEUROLOGICAL COMPLICATIONS RELATED TO HIV EPIDEMIOLOGICAL, CLINICAL, THERAPEUTIC AND EVOLUTIONARY ASPECTS AT THE NEUROLOGY DEPARTMENT OF THE NATIONAL HOSPITAL CENTER OF PIKINE (DAKAR-SENEGAL) Introduction Les complications neurologiques liées à l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sont fréquentes, touchant le système nerveux central et périphérique et le muscle. Malgré des progrès diagnostiques et thérapeutiques majeurs, l’infection par le VIH reste, près de 40 ans après son apparition, une affection grave, voire mortelle du fait des complications de l’immunodépression et de celles neurologiques centrales dues au VIH lui-même [6]. Les manifestations neurologiques sont fréquentes, variées, parfois handicapantes et surviennent à tous les stades de la maladie et sont source de gravité. La phase chronique de l’infection par le VIH est souvent associée à des atteintes neurologiques dues, entres autres, au neurotropisme du virus, à la toxicité des traitements anti rétroviraux ou aux infections opportunistes. Les atteintes centrales sont assez fréquentes sur ce terrain et les étiologies sont multiples posant parfois un problème diagnostique dans le contexte régional africain subsaharien marqué par un gap important en terme de ressources humaines et techniques. Nous rapportons ainsi les complications neurologiques centrales liées au VIH chez une population de patients vivant avec le VIH (PVVIH) au service de neurologie du CHN de Pikine. L’objectif de ce travail était d’évaluer les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs des complications neurologiques au cours du VIH/SIDA. Méthodologie Il s’agissait d’une étude transversale descriptive de janvier à aout 2023 au service de neurologie du CHN de Pikine incluant tout patient vivant avec le VIH (PVVIH). La collecte des données s’était déroulée à partir des registres du centre de traitement ambulatoire des PVVIH et de ceux du services d’hospitalisation et de consultation de neurologie. L’échantillon portait sur les patients âgés de plus de 16 ans et présentant une complication neurologique du VIH documentée radiologiquement et/ou biologiquement. Résultats Sur 131 PVVIH 16, dont 8 hommes, avaient présenté des complications neurologiques soit une prévalence hospitalière de 12,2%. L’âge moyen des patients était de 43,75 ans avec un écart type de 8,76 et des extrêmes de 21 et 54 ans. Une notion de comportement à risque (travailleurs du sexe, absence de protection, usage de drogues injectable) était rapportée chez 11 patients. Des antécédents à type de candidose buccale, herpes labiales et de tuberculose étaient retrouvées chez 31,25% des patients. Les céphalées étaient les principaux motifs de consultation en neurologie avec 62,5%. Le syndrome pyramidal était la manifestation neurologique la plus fréquente (62,5%), suivi du syndrome méningé (50 %) et du syndrome confusionnel (37,5%) (tableau 1). Le stade 4 de l’OMS était le stade clinique le plus représenté (50%). Sur le plan extra neurologique le syndrome de condensation pulmonaire était retrouvé chez 18,75%, l’herpès labiale chez 12,5% et des adénopathies axillaires et cervicales chez 6,25% des patient. Le VIH-1 et le VIH-2 étaient respectivement retrouvés dans 87,5 % et 6,25 % des cas et une co-infection dans 6,25 % des cas. Le taux de CD4 était disponible chez 68,75 % des patients avec une moyenne de 227,18 et des extrêmes allant de 81 et 800 cellules/mm3. Les patients ayant un taux de CD4 compris entre 100 et 200 étaient les plus représentés (31,25 %) suivis ceux qui avaient un taux de CD4 inférieur à 100 (18,75 %). Le scanner cérébral réalisé chez tous les patients montrait une image en cocarde faisant évoquer une toxoplasmose chez 4 patients (figure 1), des hypodensités rehaussées ou non par le produit de contraste faisant suspectées le diagnostic de tuberculose et de localisations diverses chez 8 patients et il est revenu normal chez 4 patients. L’imagerie par résonnance magnétique faite chez 6 patients objectivait une prise de contraste méningée chez 2 patients, des hypersignaux de la substance blanche disséminés en faveur d’une encéphalite chez 2 patients également, une gliose étendue en sous tentorielle chez un patient et des foyers ischémiques associés à des tuberculomes chez un patient (le tableau 2 détaille de l’imagerie cérébral). L’étude biochimique du LCR objectivait une normoglycorachie dans 68,75 % des cas et une hypoglycorachie dans 25 %. A la cytologie on notait une cellularité normale chez 2 patients (12,5 %), une hypercellularité lymphocytaire chez 13 patients (81,25 %). La ponction lombaire n’a pas été faite chez 1 patient (6,25 % des cas). L’étude microbiologique et le GeneXpert par PCR confirmaient respectivement les étiologies virologiques et tuberculeuses. On notait plus d’atteintes centrales (méningo-encéphalites et encéphalites majoritairement) que périphériques (paralysie faciale périphérique essentiellement) (tableau 3).Les encéphalites et méningo-encéphalites étaient principalement d’origine virales (EBV dans 18,75 % des cas, VZV 12,5 % des cas et HHV7 6,25 % des cas) mais également bactériennes (tuberculose neuro-méningée dans 25 % des cas), parasitaires (toxoplasmose cérébrale dans 25 % des cas), et fongiques (cryptococcose neuro-méningés dans 6,25 % des cas). Dans 6,25 % des cas aucune étiologie des encéphalites et méningo-encéphalites n’a été retrouvée. Sur le plan thérapeutique, 6 patients étaient sous Acyclovir injectable ou comprimé associé à un traitement symptomatique et parfois une corticothérapie. Quatre patients ont reçu un traitement anti tuberculeux, quatre autre étaient sous Cotrimoxazole et un patient était sous Amphotéricine B et Fluorocytosine suivi d’un relais par fluconazole. Sur le plan évolutif, une amélioration clinique qui a été notée chez 9 patients (56,25 %) et 7 patients (43,75 %) sont décédés. Les complications liées au décès étaient un coma profond, un état de mal épileptique, une détresse respiratoire et une hypothermie. Discussion La prévalence retrouvée ici (12,2 %) est inférieure à celle retrouvée dans les autres études menées en Afrique subsaharienne [1,2,16] bien vrais les méthodes d’études n’étaient pas les mêmes avec ces auteurs. Cela pourrait être expliqué par l’accès généralisé au traitement anti rétroviral (ARV), le rôle de l’éducation thérapeutique et la faible prévalence de l’infection au VIH au Sénégal [20]. Cependant, cette prévalence reste supérieure à celle retrouvée dans certains pays [14,15], ce qui pourrait être lié à l’épidémiologie des infections chez les populations étudiées, à la diversité des signes neurologiques, ainsi qu’aux difficultés d’accès à certains moyens diagnostiques et thérapeutiques. L’un des principaux facteurs associés aux complications neurologiques centrales, dans notre étude, était l’âge, l’antécédent de tuberculose, le taux de CD4. En effet la moyenne d’âge de nos patients qui est de 43,75 ans témoigne de la relative jeunesse de notre cohorte avec des facteurs comme le comportement à risque retrouvé à 68,75 %. L’âge jeune de nos patients est en rapport avec les données de la littérature : le VIH affecte surtout la population jeune, la plus sexuellement active [11,13]. Ailleurs une moyenne d’âge à peu près similaire voire un peu plus basse a été retrouvé en Afrique subsaharienne [17,21] et en Asie [8]. Dans notre étude nous avons une égalité homme-femme mais ailleurs la prédominance est plutôt masculine. Notre sex-ratio peut s’expliquer par la faible quantité de notre échantillonnage lié au caractère secondaire de notre centre. Alors qu’ailleurs [4,7,14,15] et même aux centres primaires au Sénégal [20], la prédominance masculine reste de vigueur. Concernant les caractéristiques cliniques fonctionnelles des complications liées au VIH, la fièvre prédominait avec 68,75 %. Ce résultat est similaire à ceux de Soumaré [21] et Ganiem [8] qui avaient retrouvé respectivement 67 % et 41,5 % de fièvre dans leur cohorte. Ensuite viennent les céphalées avec 62,5 % et le déficit moteur avec 37,5 %. La présence de ses signes fonctionnels est probablement due aux atteintes neurologiques infectieuses qui prédominent dans la série. Le syndrome méningé était présent chez 50 % des patients, ce résultat en dessous de ceux rapportés par Soumaré [21] et Ouattara [17] qui trouvent respectivement 74 % et 83,1 %. Les crises convulsives étaient retrouvées chez 31,25 % des patients ce qui superposable aux résultats de Ouattara [9]. Par ailleurs une altération de l’état général avec 93,75 % des patients de la série classés OMS 3 ou 4 est notée. Ce qui est en accord avec les données de la littérature considérant ces pathologies comme des affections opportunistes classées au stade 4 de l’OMS avec le syndrome cachectique due au VIH [9]. Dans notre cohorte le profil VIH-1 était majoritaire à 87,5 %. Ce qui est classique dans la littérature et superposable aux résultats de Soumaré [21] ou le profil VIH-1 était aussi majoritaire 90 %. En effet le VIH-1 est le virus le plus répandu dans le monde [23]. Cliniquement les manifestations neurologiques centrales (MNC) étaient nettement prédominantes à 93,75%. Ce résultat était retrouvé par Séne [19] avec 68,8 % d’atteintes centrales dans sa cohorte. Les MNC ont révélé l’infection au VIH dans 69 % des cas. Berhe et al. ont aussi rapporté que la majorité des cas de MNC était inaugurale de l’infection par le VIH [5]. Le spectre des MNC accompagnant l’infection par le VIH est large. Les étiologies diffèrent en fonction de l’évolution de la maladie et du taux de CD4 [3,10]. Le taux moyen de CD4, chez nos patients, était de 227,18 avec un taux entre 100 et 200 chez 31,25 % des patients. Ce taux faible retrouvé par plusieurs études [21,18] montre que les manifestations neurologiques centrales surviennent le plus souvent à un stade d’immunodépression avancée. L’imagerie cérébrale (TDM et IRM) permet un bilan exhaustif des lésions cérébrales, tout particulièrement en matière de lésions de la substance blanche en confrontation avec les données clinico-biologiques et notamment le taux de CD4, rendant ainsi plus facile le diagnostic étiologique d’une infection opportuniste cérébral chez le PVVIH. Ainsi dans notre cohorte, la toxoplasmose, l’une des infections opportunistes les plus fréquentes (25 %) a été diagnostiquée grâce au scanner cérébral. Plus du double de ce taux (54 %) a été rapporté par Apetse et coll. au Togo [2]. Ceci pourrait s’expliquer par la prévalence VIH un peu plus élevée au Togo qu’au Sénégal. L’étude du LCR a permis le diagnostic de la cryptococcose neuroméningée (CNM) qui est une urgence diagnostique. Ce diagnostic repose essentiellement sur l’examen du LCR après coloration par l’encre de Chine, la culture et la détection du polysaccharide capsulaire par agglutination de particules de Latex. La CNM, deuxième infection opportuniste curable au cours de l’infection par le VIH [11] et faisant partie de la définition CDC, a été retrouvée chez 6,25 % de nos patients, ce qui est relativement faible par rapport à certains pays de l’Afrique de l’Est où la prévalence du VIH est beaucoup plus élevée avec 12,7 % de CNM rapportés à Bujumbura [12]. De la même manière, l’étude du LCR a permis de poser le diagnostic d’encéphalite et de méningoencéphalite virales (EBV, VZV, HHV7) contrairement à la plupart des études africaines subsahariennes où ces virus n’ont pu être recherchés faute de moyens diagnostiques [2,22,16]. Les causes de décès sont dominées par les infections opportunistes et leurs complications dont la prise en charge pose un réel problème dans les pays en voie de développement. La létalité des affections neurologiques centrale lors de l’infection au VIH à la phase de SIDA est assez importante. Elle était de 43,75 % dans notre étude et était semblable au taux de Ganiem 41 % [8] et moins élevée que celui de Soumaré avec 63% [21] et Ouattara 78,6 % [17]. Une prise en charge précoce et rigoureuse est importante pour diminuer la létalité des complications neurologiques lors de l’infection au VIH. Conclusion Les manifestations neurologiques sont fréquentes et variées au cours de l’infection par le VIH. Leur diagnostic peut parfois être aisé mais parfois il peut être compliqué dans un contexte de ressources limitées. Les affections opportunistes doivent être, jusqu’à preuve du contraire, considérées et justifiées d’un traitement adapté et bien codifié, devant toutes manifestations neurologiques lors du VIH. ![]() ![]() ![]() ![]() INTRODUCTION L’épilepsie est une des causes de troubles neurologiques ayant un fort impact sur la qualité de vie des personnes affectées (11). Sa prévalence dans les pays développés est estimée à 5‰. En Afrique, elle est supérieure à 10‰ et en Côte d’Ivoire, elle est estimée à 7‰ (9, 13). Les contraintes telles que les effets secondaires des médicaments sur le long terme, la pharmaco-résistance et les considérations socioculturelles pesant sur le patient vivant avec une épilepsie, pourraient expliquer un recours à d’autres approches dites parallèles à la médecine conventionnelle. En effet, les médecines alternatives et complémentaires, ou complementary and alternative medicine (CAM), répondraient parfois à certains besoins spécifiques des maladies chroniques, car perçues par certains patients comme une réponse plus adaptée que la médecine conventionnelle (2, 23). En Chine, une méta-analyse menée de 2013 à 2022 indiquait qu’une approche médicinale traditionnelle chinoise aurait quelques avantages dans le traitement des épilepsies (6). Par ailleurs, des études ont montré que la musique de Mozart (K448) pourrait améliorer les crises d’épilepsie, en lien avec les caractéristiques acoustiques de la musique (22, 25). Dans les pays en développement, l’épilepsie demeure un problème de santé publique avec de nombreux préjugés, car depuis l’aube des temps, la médecine traditionnelle a constitué l’offre de premiers recours en matière de soins en Afrique. De nos jours, environ 80% de la population vivant dans la région africaine dépendent de la médecine traditionnelle pour leurs besoins en matière de soins de santé. L’ensemble des facteurs socioculturels dont les causes supposées de l’épilepsie peuvent expliquer le recours aux thérapeutes traditionnels et aux guérisseurs.D’une manière générale, il s’agit du premier recours, et ce n’est que le constat de plusieurs échecs qui motive une consultation à l’hôpital (8, 19, 21). Si dans les pays développés, une forte sensibilisation a permis une meilleure connaissance et acceptation de l’épilepsie, en Afrique en revanche, l’épileptique est encore trop souvent stigmatisé, du fait de la méconnaissance de la maladie et des croyances surnaturelles ou mystiques(10). La Côte d’Ivoire n’étant pas en reste dans cette globalisation, nous nous proposons d’évaluer dans le contexte ivoirien l’approche thérapeutique alternative et complémentaire des patients et de leur famille face à l’épilepsie. PATIENTS ET METHODES Nous avons mené une étude prospective, monocentrique réalisée au sein du service de neurologie du CHU de Cocody en consultation d’épileptologie. Les consultations d’épileptologie se déroulent tous les lundis de 8h à 12h et reçoivent en moyenne 10 nouveaux patients chaque lundi. Le suivi ultérieur des patients est intégré aux consultations ordinaires. Il s’agissait d’une étude transversale prospective, qui s’est déroulée sur six mois, soit une période allant de novembre 2023 à avril 2024. Notre étude a porté sur 205 sujets de tout sexe, de tout âge, venus en consultation d’épileptologie et dont le patient avait présenté au moins une crise épileptique non provoquée. Les critères d’inclusion étaient : tout patient et/ou aidant (tiers informant) venant et/ou référés pour crise épileptique au CHU de Cocody, tout patient ou aidant (tiers informant) ayant accepté de participer à l’étude et qui ont signé un consentement éclairé, tout patient et/ou aidant (tiers informant) ayant honoré au minimum un rendez-vous de contrôle pour le suivi ultérieur. La collecte des données s’est faite à partir d´un questionnaire renseigné par les patients et/ou de leurs aidants. On a eu recours directement aux aidants pour les enfants et mineurs, pour les patients ayant des difficultés d’expression et de compréhension. L’analyse des données recueillies a été faite à l’aide du logiciel SPSS version 20. L’analyse statistique a été faite à l’aide du logiciel EPI Info 7.2.5. Le recueil des données a été effectué dans le respect de l’anonymat des patients et de la confidentialité de leurs informations. L’analyse a porté sur les caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe), les caractéristiques cliniques et thérapeutiques (ancienneté des crises épileptiques, type de recours aux CAM, motivations, attitude face au traitement conventionnel, perception de l’efficacité). Les aidants familiaux ou tiers informant ont également été sollicités à répondre sur leur niveau de connaissance sur l’épilepsie. RESULTATS
Nous avons dénombré 84 cas d’exclusion (14 refus d’aidants et 70 patients n’ayant pas honoré au moins un rendez-vous de suivi ultérieur). Au total nous avons enregistré 121 enquêtés dont 106 patients répondants et 15 aidants. Des 106 patients nous avons observé que ceux âgés de 0 à 15 ans et 16 à 25 étaient les plus nombreux avec un effectif de 35 et 31 soit 33% et 30% respectivement. On notait une prédominance féminine (54%) (Tableau 1). ![]()
Une majorité de 67% des patientsont eu recours à une CAM pour l’épilepsie ; dont 58% ont utiliséuniquement les médicaments traditionnels(bain, décoction buvable, application d’argile, inhalation, purge…) (Tableau 2). ![]() Parmi les raisons évoquées pour recourir à une CAM, il était cité principalement : la quête d’une guérison complète et rapide et/ou l’ignorance de la possibilité d’un traitement médical (Tableau 3). ![]() Quarante-deux (42) patients, soit 40% des patients ayant recours à une CAM n’avaient pas encore débutés un traitement médical, 19% ont utilisé concomitamment la CAM et le traitement médical et 8% ont interrompu le traitement médical. Sous la CAM, 40% des patients n’ont observé aucun changement quant à la fréquence des crises ; seul 1 patient a reconnu un arrêt des crises et 15% une aggravation des crises.
L’analyse du niveau de connaissance des aidants familiaux de patients épileptiques a montré que 60% d’entre eux estimaient que l’épilepsie affectait indifféremment les 2 sexes, 33% déclaraient qu’il s’agissait d’une maladie d’enfants, 20% lui reconnaissaient une contagiosité. Quatre-vingt pourcent (80%) des aidants ont rapporté que l’épilepsie était une maladie curable ; dont 47% précisait que le traitement le plus adapté était le traitement traditionnel associé le traitement médical. DISCUSSION Dans notre série 71 des patients soit 67% de nos patients ont eu recours à la médecine alternative et complémentaire pour traiter l’épilepsie, et majoritairement ont opté pour un traitement traditionnel. Dans une étude similaire, réalisée en Guinée par Arnand et al, 104 participants (79%) ont déclaré avoir consulté un guérisseur traditionnel pour leur épilepsie (4). Au Nigéria, Lagunju a montré que 40% des 175 enfants de son étude avaient déjà reçu une CAM avant de recourir à la médecine occidentale pour le traitement de l’épilepsie (14). Les raisons évoquées au recours à la CAM par nos patients étaient diverses telles que : la quête d’une guérison complète et rapide, l’ignorance de la possibilité d’un traitement médical, la méconnaissance de la pathologie, la mauvaise tolérance du traitement médical, le coût financier du traitement médical, le manque de confiance au traitement médical …. Ces mêmes raisons étaient évoquées par d’autres auteurs (2, 4).Alkabay et al, toujours au Mali, évoquaient d’autres raisons plus spécifiques telles que l’absence de couverture sociale, la distance et la répartition inégale des structures de santé, ainsi que le manque de personnel qualifié ; pour eux tous ces facteurs contribuaient à rendre difficile la situation des personnes atteintes d’épilepsie pouvaient expliquer le recours aux thérapeutes traditionnels et aux guérisseurs (1). Même si 33% des patients de notre série ont opté pour le traitement médical en premier lieu, 19% ont utilisés conjointement la CAM et le traitement médical, 40% ont retardé la mise en route du traitement médical au détriment de la CAM ; justifiant que la majorité de nos patients ne croyaient pas à 100% à l’approche médicale moderne seule. Arnand en Guinée avait fait le même constat (4). Au Nigéria Lagunju montrait que les formes de la CAM utilisées étaient : les préparations à base de plantes (39,4 %), la guérison spirituelle/prière (34,3 %), les scarifications (17,1 %) et les vitamines spéciales (6,1 %) (14). Notre population d’étude était majoritairement jeune avec 73% de moins de 35 ans ; avec une classe modale élevée chez les [0-15] et [16-25] ans. Dans la plupart des études africaines sur la population globale comme dans la nôtre, on retrouvait des pics de fréquence au niveau de la première et de la deuxième décennie de vie comme relevée par cette méta-analyse de Preux et al. (20). La moitié des patients de notre série avaient eu leurs premières crises avant l’âge de 10 ans, 27,37% avant 20 ans et 1,89% après 50 ans. Selon les données de la littérature, plus de 60% des cas d’épilepsie se manifestent avant l’âge de 20 ans (7, 18).Les patients du niveau secondaire et primaire étaient les plus nombreux à avoir recours à la CAM respectivement 36% et 27% dans notre étude ; cette autre étude révélait que 40% chez les patients ayant recours à la CAM avait un niveau d’éducation primaire (12). 20,75% de nos patients (adultes) étaient au chômage ; 6,6% en arrêt scolaire (enfants). En raison des crises non contrôlées ou des informations divulguées sur leur état de santé, les patients, qu’ils soient enfants ou adultes, subissent la discrimination de leur entourage, à l’école ou au travail (3, 15, 16). Les croyances de contagiosité et de non-curabilité de l’épilepsie étaient fréquemment rapportées par ces études africaines comme constaté par l’analyse des aidants familiaux de nos patients (4, 5, 24). Des efforts concertés impliquant décideurs politiques, professionnels de la santé, acteurs sociaux, religieux, aidants familiaux, patients et population en général, pour une approche éducationnelle et de sensibilisation holistique seraient plus efficience pour déconstruire les préjugés et améliorer la prise en charge globale des patients épileptiques dans nos pays à ressources limitées (17). CONCLUSION Au terme de notre étude, nous observons que l’épilepsie reste encore entourée de nombreux préjugés renforçant encore plus sa méconnaissance. La conséquence de cette méconnaissance était le recours à d’autres alternatives thérapeutiques, qui certainement devraient faire leur preuve, par rapport à la médecine conventionnelle. Nous suggérons la mise en place et la réalisation d’études multicentriques afin de mieux cerner les contours de ce pour mieux de médecine alternative et complémentaire dans notre contexte africain. CONFLIT D’INTERET Les auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêt en rapport avec cette étude. Aucune subvention n’a été allouée à l’achèvement de cette étude. TROUBLES ANXIO-DÉPRESSIFS CHEZ LES PATIENTS EPILEPTIQUES ADULTES SUIVIS AU SERVICE DE NEUROLOGIE DU C.H.U ET A L’HOPITAL PSYCHIATRIQUE DE BOUAKE (OCTOBRE 2022-MARS 2023)Introduction L’épilepsie est l’une des affections neurologiques les plus fréquentes. Elle touche environ 50 millions de personnes dans le monde dont 80 % dans les pays en développement (18). On estime que la prévalence de l’épilepsie dans la plupart des pays industrialisés varie entre 4 et 10 % (18). En Afrique subsaharienne, la prévalence de l’épilepsie est élevée, elle varie entre 7 et 14 ‰ (18). En Côte d’Ivoire, elle est estimée à 8 ‰ (6). L’épilepsie est associée à des croyances erronées et stigmatisantes en Afrique. Les conséquences sociales et culturelles de ces croyances et de cette méconnaissance de la maladie sont préjudiciables pour les patients. Elles peuvent être globalement résumées en un mot le rejet (stigmatisation). Ainsi de nombreux patients épileptiques vivent cachés dans l’ombre. Malgré les campagnes mondiales visant à accroitre la sensibilisation du public, la compréhension et l’acceptabilité de l’épilepsie, la stigmatisation persiste(3). Comme pour toute pathologie chronique, les patients peuvent présenter des complications qui sont organiques et/ou psychiatriques. Dans le cas de l’épilepsie, nous pouvons avoir des comorbidités psychiatriques, qui sont sous-diagnostiquées dans nos régions. En effet, bon nombre de patients épileptiques présentent des symptômes psychiatriques sévères et invalidants mais atypiques(12).Ainsi un épileptique sur trois développera au cours de sa vie une pathologie psychiatrique(12).Les comorbidités psychiatriques sont surreprésentées chez les personnes épileptiques comparées à la population générale, les plus fréquentes étant les troubles anxieux et les troubles dépressifs(12). Bien que de nombreuses études réalisées dans les pays occidentaux aient rapporté une prévalence élevée des troubles anxiodépressifs chez les patients atteints d’épilepsie, ainsi que leurs conséquences négatives, la question demeure peu explorée dans les pays en développement. Les études menées en Afrique, bien que limitées, ont confirmé une occurrence généralisée de la dépression chez les patients épileptiques. Par ailleurs, les données disponibles dans les pays occidentaux et certaines régions africaines mettent en évidence une prévalence significative et les impacts défavorables de la dépression. En Côte d’Ivoire, il existe une insuffisance notable de données spécifiques sur les troubles anxiodépressifs chez les patients épileptiques, justifiant ainsi un besoin de recherches approfondies dans ce domaine. Notre travail visait le dépistage des troubles anxiodépressifs chez les patients épileptiques suivi à Bouaké afin d’améliorer leur prise en charge. Méthode Il s’agissait d’une étude transversale et observationnelle à visée descriptive sur une période de 5 mois allant du 4 octobre 2022 au 7 mars 2023. Cette étude a inclus des patients épileptiques âgés de 18 ans et plus, pris en charge en consultation d’épileptologie dans deux structures médicales : le service de neurologie du C.H.U. de Bouaké et l’hôpital psychiatrique de Bouaké. Les patients inclus répondaient à des critères diagnostiques établis pour l’épilepsie, conformément aux définitions de la Ligue Internationale Contre l’Épilepsie (LICE). Ces critères comprenaient : au moins deux crises non provoquées survenues à plus de 24 heures d’intervalle, une seule crise non provoquée associée à une probabilité de récidive supérieure à 60 %, basée sur des anomalies détectées à l’EEG ou des lésions cérébrales visibles à l’imagerie ; ou un diagnostic précis de syndrome épileptique. Les critères de non-inclusion comprenaient les patients atteints d’une déficience cognitive sévère empêchant la complétion des questionnaires, ceux ayant refusé les évaluations psychiatriques, ainsi que les patients ayant un antécédent de suivi psychiatrique pour une pathologie préexistante. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire comprenant :
Deux échelles de dépistage des troubles anxio-dépressifs ont été utilisées :
La qualité de vie des participants a également été évaluée à l’aide de l’échelle WHOQOL-BREF (World Health Organization Quality of Life). Plusieurs questionnaires d’auto-évaluation qualitative ont permis d’examiner divers aspects, notamment :
Ces échelles présentent néanmoins certaines limites :
La collecte des données s’est déroulée les jours dédiés à la consultation d’épileptologie, à savoir les mardis au service de neurologie du C.H.U de Bouaké et les jeudis à l’hôpital psychiatrique de Bouaké, de 8h à 12h. L’étude a été conduite par un investigateur principal, étudiant en année de thèse au sein du service de neurologie. Chaque séance de consultation s’est déroulée sous la supervision d’un médecin senior (neurologue ou psychiatre). Le consentement éclairé des participants a été obtenu préalablement, en conformité avec les standards éthiques. Ce processus incluait la remise d’une carte récapitulative des items de l’interrogatoire et de l’enquête, accompagnée d’une explication détaillée garantissant la confidentialité des données collectées. Les participants ont donné leur accord explicite avant le début de l’enquête. L’interrogatoire a été réalisé à l’aide d’une fiche d’enquête standardisée. Pour les participants ne maîtrisant pas le français, un interprète a été mobilisé afin de faciliter la communication. Les données ont été enregistrées via les logiciels Word 2016 et Excel 2016, puis analysées à l’aide d’un masque de saisie sur Epi Info 2007. Les variables qualitatives ont été exprimées en proportions, tandis que les variables quantitatives ont été décrites sous forme de moyennes avec écarts-types et valeurs extrêmes. Les tests statistiques utilisés, étaient le test de Chi2 de Pearson et le test exact de Fischer pour d’éventuels facteurs associés avec un seuil de significativité p ≤ 0,005. Cette étude a été conduite avec l’autorisation de la direction médicale et scientifique, incluant le chef du service de neurologie du C.H.U de Bouaké et le chef du service de l’hôpital psychiatrique de Bouaké. Le consentement éclairé des patients a été obtenu après avis du comité d’éthique. Les données collectées étaient anonymes conformément aux principes éthiques en vigueur. Résultats Au cours de la période d’étude, 400 patients ont été consultés, dont 200 en consultation d’épileptologie. Parmi ces derniers, 114 patients ont été inclus dans l’étude,dont 70,2 % (80 sur 114) pris en charge au service de neurologie du C.H.U de Bouaké (Figure 1). L’âge moyen des patients était de 34 ans (± 12 ans) avec des extrêmes de 18 et 73 ans. Le sexe-ratio était de 1,6. Vingt-neuf pour cent (29 %) de la population étudiée appartenait à la tranche d’âge de 18 à 25 ans. Parmi nos enquêtés, 64 % étaient des célibataires, 31,6 % avaient le niveau secondaire et 27,2 % le niveau supérieur. La majorité des patients (80 %) résidaient en milieu familial, entourés de leurs parents, frères et sœurs. Cependant, ils demeuraient autonomes (81,6 %) dans la réalisation des activités de la vie quotidienne (autonomie évaluée par questionnaire d’auto-évaluation). Les principaux antécédents rapportés étaient l’état de mal épileptique et l’épilepsie familiale dans respectivement 42,1 % et 22,8 % (Tableau 1). Les patients avaient pour principale addiction l’alcool (21,9 %). Les crises épileptiques étaient survenues dans l’enfance chez 37,7% des enquêtés. Les crises épileptiques généralisées (36,8%), les crises épileptiques focales (18,3 %) et la perte de connaissance (16,6 %) étaient les principaux motifs de consultation. L’évaluation des troubles anxio-dépressifs a révélé une prévalence de la dépression de 3,5 % (4 cas sur 114) avec un score NDDI-E ≤ 15 dans 96,5 % des cas. Par ailleurs, 93 % des participants (106 sur 114) avaient un score GAD-7 ≤ 5, indiquant une absence d’anxiété, tandis que 7 % (8 sur 114) présentaient des troubles anxieux. Parmi les huit patients présentant des troubles anxieux, l’évaluation de l’intensité des symptômes selon l’échelle GAD-7 a révélé que quatre d’entre eux présentaient une anxiété légère (score de 5 à 9), trois une anxiété modérée (score de 10 à 14), et un une anxiété sévère (score de 15 à 21). Concernant les patients atteints de troubles anxio-dépressifs (10 %, soit 12 cas sur 114), une prédominance de l’anxiété a été observée avec une fréquence de 66 %, aucun patient ne présentant simultanément les deux types de troubles. En outre, 58,33 % des patients souffrant de troubles anxio-dépressifs (7 cas sur 12) ont été pris en charge au sein de l’hôpital psychiatrique. L’évaluation de la qualité de vie, selon l’échelle WHOQOL-BREF, était bonne dans 65,9% des cas. Néanmoins, les répondants rapportaient être “insatisfaits’’ de leur vie sexuelle, de leur vie quotidienne, de leurs relations avec les autres, de leur sommeil, de leur santé dans respectivement 57,89 %, 54,4 %, 50 %, 43,8 % et 33,3 % des cas. Soixante-six virgule sept pourcents (66,7%) des enquêtés avaient besoin d’un traitement au quotidien. Les patients signalaient des difficultés de concentration dans 66,7% des cas et 50% avaient une appréciation altérée de leur physique. Cinquante-huit virgule huit pourcents (58,8 %) estimaient ne pas avoir assez d’argent pour satisfaire leurs besoins. Les enquêtés étaient insatisfaits de leur capacité à effectuer leur activité professionnelle dans 60,5 % des cas et 55,5 % étaient insatisfaits d’eux-mêmes. (Questionnaire d’évaluation qualitative) Les crises épileptiques survenaient de manière semestrielle chez 21,1 % des patients et mensuelle chez 20,2 %. Sur le plan thérapeutique, le traitement en monothérapie le plus fréquemment utilisé était le phénobarbital (44 %), suivi de l’acide valproïque (14 %). Parmi les combinaisons antiépileptiques, les associations lévétiracétam-valproate (3,5 %) et phénobarbital-lévétiracétam (2,6 %) étaient les plus fréquentes. Une inobservance thérapeutique a été constatée chez 45 % des patients. Sur le plan évolutif, une rémission précoce des crises a été observée chez 5 patients, représentant 4,4 % des cas. À l’inverse, une pharmacorésistannce a été identifiée chez 4 patients, soit 9,1 % de la population étudiée. Parmi les facteurs épidémiologiques, cliniques et évolutifs étudiés en lien avec les troubles anxiodépressifs, les principaux déterminants identifiés dans notre étude étaient la survenue de crises généralisées (p = 0,0007), la perception de stigmatisation (p < 0,0001) et l’insatisfaction sexuelle (p = 0,0008). L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du test exact de Fisher, dont les résultats sont synthétisés dans le tableau 2. Discussion L’étude visait le dépistage des troubles anxiodépressifs chez les patients épileptiques. La majorité de nos enquêtés étaient des jeunes âgés de 18 à 25 ans (29,8 %). Ces résultats étaient similaires à ceux d’Amel Ibtissem et al. (13) en 2012 (37 % âgés de moins de 15 ans). La moyenne d’âge dans notre étude était de 34 ans (± 12). Plusieurs études ont également rapporté de jeunes patients épileptiques en Afrique, notamment au Bénin avec Debrock et al. en 2000 (29 ± 12 ans) (8), Avodé et al. (1) en 2013 (26,1 ± 17,8 ans), et Bony et al. (6) en 2020 à Bouaké (Côte d’Ivoire), qui ont rapporté une moyenne d’âge de 20 ± 16 ans. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les populations africaines sont plus jeunes. Cette constatation est différente de celle qui est faite dans les pays industrialisés où il existe, une distribution bimodale de l’épilepsie, d’où la forte prévalence de l’épilepsie chez l’enfant et les personnes âgées. Par ailleurs, 22,8 % de nos enquêtés avaient des antécédents familiaux d’épilepsie. Nos résultats étaient proches de ceux rapportés par Bernstein et al. (5) notant 35% de patients avec des antécédents familiaux d’épilepsie et de troubles psychiatriques. Le rejet du patient épileptique par la société, comme c’est souvent le cas en Afrique, pourrait l’inciter à se marier avec une personne affectée par la même maladie, ce qui augmente le risque d’épilepsie dans la descendance (15). L’évaluation des patients a été réalisée à l’aide des échelles NDDI-E (avec un seuil fixé à 15) et GAD-7 (avec un seuil fixé à 5). Les résultats ont révélé que 10 % des patients présentaient des troubles anxiodépressifs. Ces résultats concordaient avec ceux de certaines études africaines, qui avaient également rapporté une faible prévalence des troubles anxieux et dépressifs chez les patients épileptiques, sur la base d’évaluations réalisées avec des outils différents (Les symptômes dépressifs ont été recherchés en se référant aux critères diagnostiques de la dixième révision de la Classification Internationale des Maladies (CIM 10) (2). Les résultats de cette étude diffèrent de ceux rapportés dans plusieurs séries réalisées hors d’Afrique, malgré l’utilisation d’échelles similaires, notamment le NDDI-E et le GAD-7, employées dans certaines de ces études (4,10, 16). Cette divergence pourrait s’expliquer par l’adaptation des outils d’évaluation des troubles psychiatriques au contexte africain. Le poids des préjugés sociaux associés à l’épilepsie, particulièrement marqué en Afrique, pourrait conduire les patients à développer une introversion, accompagnée de difficultés à exprimer leurs sentiments. Dans notre étude, les principaux facteurs de risque identifiés pour les troubles anxiodépressifs étaient les crises généralisées, la stigmatisation sociale et l’insatisfaction sexuelle. Ces résultats concordaient avec les observations rapportées dans d’autres études africaines, notamment celles menées au Bénin, qui ont également mis en évidence des facteurs de risque similaires (17). Ces crises généralisées, par leur caractère impressionnant et parfois traumatisant, peuvent renforcer l’anxiété et la dépression en raison de leur imprévisibilité et des impacts sur l’autonomie du patient. De plus, elles sont souvent associées à une perception de vulnérabilité accrue et à un sentiment d’impuissance, aggravant ainsi les troubles anxiodépressifs. Egalement, La stigmatisation liée à l’épilepsie reste un problème majeur, particulièrement en Afrique, où des croyances culturelles et religieuses entourant la maladie peuvent exacerber l’isolement social des patients. Par ailleurs, la littérature rapporte d’autres facteurs de risque, notamment les crises réfractaires, la présence d’idéations suicidaires, le manque de moyens financiers, les troubles du sommeil, la mauvaise observance des traitements antiépileptiques, la polythérapie et la stigmatisation (9). Les différences observées entre notre étude et celles issues de contextes non africains pourraient s’expliquer par des facteurs contextuels tels que les spécificités culturelles, le soutien social, ou encore les ressources limitées pour la gestion des troubles psychiatriques et de l’épilepsie dans les pays en développement. Cela souligne l’importance d’adopter une approche contextuelle et multidimensionnelle dans l’évaluation et la prise en charge des patients épileptiques. La perception positive de la qualité de vie observée chez nos répondants pourrait s’expliquer par leur résidence majoritaire en milieu familial (avec leurs parents, conjoints et enfants), leur permettant de bénéficier d’un environnement de proximité, de chaleur humaine et de soutien moral. De plus, leur jeune âge pourrait également constituer un facteur contribuant à cette perception favorable. Conclusion Cette étude, visant à dépister les troubles anxio-dépressifs chez les patients épileptiques en traitement à Bouaké, a révélé que la majorité des patients inclus, âgés de 18 ans et plus, étaient des hommes, célibataires et scolarisés. La prévalence des troubles anxio-dépressifs était faible, comme indiqué par les scores de dépistage NDDI-E et GAD-7. L’évaluation de la qualité de vie, réalisée à l’aide de l’échelle WHOQOL-BREF, a montré des résultats satisfaisants pour la majorité des participants, bien qu’un certain nombre d’insatisfactions aient été relevées sur plusieurs aspects. Ces résultats soulèvent la problématique de l’adaptation des outils d’évaluation au contexte africain et mettent en évidence la nécessité d’une évaluation psychiatrique complète des patients épileptiques africains. ![]() ![]() ![]() Introduction : L’anévrisme cérébral est une ectasie de la paroi artérielle cérébrale. Il est le plus souvent révélé après un accident vasculaire cérébral (AVC). Son incidence varie selon les pays entre 2,5 et 28/100 000 [8]. L’anévrisme cérébral touche le sexe féminin dans plus de 60%avec une clinique polymorphe [8]. L’artériographie cérébrale précise son siège. [8,16]. Le traitement de l’anévrisme rompu est une urgence. Il se fait par voie chirurgicale (clip) ou endovasculaire (embolisation). La cure chirurgicale est hémorragique [8,16]. Le taux de morbidité-mortalité est élevé malgré les progrès diagnostiques et thérapeutiques [8]. L’évolution peut être émaillée de complications : le resaignement, le vasospasme, l’hydrocéphalie, épilepsie [8]. En Afrique, la pratique de l’anesthésie réanimation est caractérisée par un manque de moyens matériels, une pénurie en personnels qualifiés et une morbidité-mortalité élevée. Le Mali n’échappe pas à ce constat [8]. Au Mali, la radiographie interventionnelle n’est pas envisageable. Il nous est apparu intéressant de décrire l’évolution des patients opérés pour clippage d’anévrisme cérébral en milieu de réanimation. Nous rapportons notre expérience d’un pays à revenu faible. Le but de notre étude était de : décrire l’évolution des patients après clippage d’anévrisme cérébral en réanimation de l’admission jusqu’à la sortie. Type d’étude : Il s’agissait d’une étude de cohorte à collecte historique de huit (8) ans de Novembre 2012 à Octobre 2020. Elle a eu comme cadre le service d’anesthésie-réanimation (SAR) de l’hôpital du Mali. L’hôpital du Mali est le seul centre hospitalier universitaire (CHU) situé sur la rive droite du fleuve Niger à Bamako. Elle a concerné tous les patients de tout âge, des deux (2) sexes, qui ont été opérés pour clippage d’anévrisme cérébral, et admis secondairement en réanimation. Nous n’avons pas inclus à l’étude, les patients opérés pour clippage d’anévrisme cérébral et admis en réanimation pendant la période d’étude avec un dossier médical incomplet ou non exploitable. Les données ont été recueillies à travers le registre de consultation, le registre de réanimation, la fiche d’anesthésie, le dossier du malade en réanimation et une fiche d’enquête préétablie. Les variables étudiées étaient : l’âge, le sexe, la résidence, les données cliniques, les données des examens biologiques, radiologiques, de l’anesthésie, les complications survenues et leur évolution. Les échelles d’évaluation cliniqueà valeur pronostique ont été appliquées : ![]() ![]() ![]() La saisie et l’analyse des données ont été faites à partir du logiciel SSPS version 25, Microsoft Word 2010. Les variables qualitatives ont été exprimées en effectif et en pourcentage. Les variables quantitatives ont été exprimées en moyenne et en écart-type. Résultats : Durant la période d’étude, nous avons colligé 32 patients sur 50 interventions pour clip page d’anévrisme cérébral soit une prévalence de 64%. L’âge moyen était de 45,2 ± 12,5 ans avec un rapport femme-homme de 2,55. Les patients résidaient à Bamako dans 75 %. Les données sociodémographiques sont illustrées dans le tableau IV. ![]() L’hypertension artérielle (HTA) était l’antécédent médical le plus fréquent avec 59,4%. Les patients étaient de grade I de WFNS dans 87,5%. Le tableau V montre l’évolution des patients en réanimation en fonction du grade WFNS. La tomodensitométrie cérébrale était réalisée chez tous les patients avec une localisation de l’anévrisme au niveau du polygone de Willis dans 100%. L’échelle de Fischer était II ou IV dans 68,8%. L’anévrisme était rompu dans 87,5 %. Le tableau V illustre l’évolution des patients en réanimation en fonction de l’échelle de Fisher. Les anomalies à l’électrocardiogramme (ECG) ont été observées chez 68,7%. Il s’agissait d’une hypertrophie du ventricule gauche (72,7%), un trouble de rythme (18,2%) et un bloc de branche incomplet (9,1%). La classe ASA II représentait 84,4%. La chirurgie était programmée chez tous les patients. Une antibioprophylaxie à base de β lactamine a été faite chez tous les patients. Il s’agissait de la céfazoline (90,6%) et de l’amoxicilline-acide clavulanique (9,4%). La perte sanguine moyenne était de 737,3 ± 460,5 ml. Une transfusion de concentré de globule rouge (CGR) per-opératoire a été faite dans 46,8% avec une moyenne de 2 ± 1,3 unités/ transfusion. L’incident per opératoire était : une HTA (34,4%), une hypotension (31,2%), une tachycardie (28,2%), une bradycardie (3,1%) et une allergie (3,1%). La durée moyenne de la chirurgie était de 267,1±77,1 minutes, celle de l’anesthésie de 427,9 minutes. En réanimation, le traitement a consisté à une analgésie multimodale (100%), un apport hydroélectrolytique (100%), la nimodipine (87,5%), un anticonvulsivant (53,1%), un corticoïde (50%), une transfusion de CGR (43,8%), la neurosédation (28,1%). Une complication a été observée dans 34,4%. Il s’agissait d’une complication neurologique (63,6%), cardiovasculaire (18,2%), métabolique et infectieuse dans 9,1% chacune. ![]() Les différentes complications survenues en réanimation sont répertoriées sur le tableau VI. ![]() Le GOS était de 3,9±1,7. Le tableau VII montre l’échelle de devenir de Glasgow (GOS). La mortalité était de 25% avec une durée moyenne de séjour de 6,3 jours. ![]() Discussion : A travers cette étude monocentrique de cohorte à recueil historique de 8 ans (Novembre 2012 à Octobre 2020), nous décrivons l’évolution en réanimation des patients opérés pour clippage d’anévrisme cérébral. Nous rapportons notre expérience dans un pays à ressources limitées. Dans la littérature, l’incidence de la rupture de l’anévrisme cérébral variait de 2,5 à 28/100 000 habitants par an. Ce taux était plus élevé en Finlande [6,8]. L’anévrysme touchait la tranche d’âge 30-70 ans avec un pic dans les 50 et 60 ans [6,8,15]. Dans notre étude, l’âge moyen était de 45,2 ± 12,5 ans avec les extrêmes de 15 ans et de 70 ans. Dans la littérature, comme dans notre étude, l’anévrisme cérébral touchait plus les femmes que les hommes [6,8]. Les facteurs de risque clairement identifiés sont l’hypertension artérielle, le tabagisme et la prise d’alcool. L’association hypertension artérielle et tabagisme est synergique [8]. Dans notre étude, l’HTA a été l’antécédent médical le plus fréquent. La présence de pathologies systémiques et graves telles que : l’hypertension, diabète, artériosclérose sévère, maladie chronique pulmonaire, vasospasme était prédictive de mauvais pronostic [6, 8, 15]. Dans notre étude, un facteur de comorbidité associé a été retrouvé dans 71,8 %. Il s’agissait d’une HTA (59,4%), une obésité modérée (3,1%), une bronchopneumopathie chronique obstructive (3,1%), un tabagique chronique (3,1%) et un cas de prise d’alcool (3,1%). L’échelle de WFNS est une échelle clinique et, à valeur pronostic. L’échelle de WFNS est classée de grade I à grade V [12]. Dans notre étude, il n’y avait pas de grade II ou V. Le vasospasme après hémorragie méningée par rupture anévrismale est de survenue typique et fréquente [8]. Les facteurs de risque les plus importants étaient : le grade clinique et l’importance de l’hémorragie méningée sur le scanner [6,15]. Dans notre étude, l’anévrisme était rompu dans 87,5 %. La nimodipine a été administrée. Dans la littérature, le siège le plus fréquent de l’anévrisme cérébral était le polygone de Willis [15] comme ce fut le cas dans notre étude. Dans la littérature, l’incidence des anomalies de l’électrocardiogramme (ECG) variait entre 49 et 100% [1,10]. Dans notre étude, elles étaient de 68,7%.Le score ASA Physical Status est une estimation essentiellement subjective des risques opératoires, indépendante de l’âge du patient et du type de chirurgie. Le score ASA repose sur la recherche de deux éléments : l’absence ou la présence d’une maladie systémique et l’évaluation de son degré de sévérité [7]. Dans notre étude, la classe ASA était II dans 84,4% et, III dans 15,6%. La chirurgie était programmée dans 100 %. L’antibioprophylaxie a été faite par β lactamine dans 100% comme dans la littérature [7]. Dans la littérature, les événements per opératoires étaient : l’hypotension, ischémie cérébrale, la tachycardie, l’hypertension artérielle [14, 5, 9]. La perte sanguine, la durée de la chirurgie et la durée de l’anesthésie variaient selon la morphologie, le siège et l’étendue de l’anévrisme [3, 14, 15]. Dans la littérature, la perte sanguine variait de 250 à 4000 ml [14]. La durée de la chirurgie variait de 180 minutes à 480 minutes [7]. Elle était de 90 minutes à 390 minutes dans notre étude. Dans notre étude la durée de l’anesthésie était de 120 minutes et 460 minutes. Dans la littérature, pour le maintien de la normo volémie et du volume sanguin, les cristalloïdes, colloïdes et produits sanguins sont proposés en per opératoire [7,4]. Dans notre étude, une transfusion per-opératoire a été faite dans 46,8% avec une moyenne de 2 ± 1,3 unités/ transfusion. Le réveil des patients grade I-II, doit être programmé avec une extubation en salle d’intervention. Pour les patients opérés grades IV et V, l’extubation est différée en unité de soins intensifs. [1, 14]. Dans notre étude, tous les patients ont été réveillés en réanimation. Dans notre étude, la sédation a été faite par une association fentanyl-midazolam dans 28,1%. Les auteurs ont montré que chez les cérébrolésés en particulier des traumatisés crâniens, une élévation modérée de la PIC avec diminution de la pression artérielle et de la PPC survient lors de l’injection en six minutes de sufentanil (1 µg/kg), alfentanil (100 µg/kg), fentanyl (10 µg/kg) avec relais en perfusion ; après une augmentation moyenne de 5–9 mm Hg, la PIC retournait à sa valeur préalable en 15 minutes [9,13,2]. La plupart des équipes préconisaient un traitement prophylactique des convulsions. Cependant, la poursuite de ce traitement après les premiers jours post opératoires ne semblait pas justifiée chez les patients qui n’ont pas fait de crise de convulsions [1,9]. Dans notre étude, un traitement prophylactique des convulsions a été fait dans 53,1%. Le GOS est une échelle incontournable pour les rééducateurs prenant en charge des traumatisés crâniens. Il s’agit d’une échelle de devenir global internationalement reconnue dans tous les travaux ayant trait aux traumatisés crâniens et recommandée comme mesure essentielle dans les essais cliniques. Sa création en 1975 répondait à un besoin d’évaluation objective et facile du devenir des cérébrolésés [11]. Dans notre étude, le GOS était de 3,9±1,7.Dans la littérature, les complications neurologiques variaient de 5 à 50% [5,9] etl’hydrocéphalie entre 15 à 25% [7]. Dans notre étude, une complication neurologique a été observée dans 21,9 % et une hydrocéphalie (6,3 %). Dans la littérature, le taux d’infection variait de 10 à 29 % [15]. Dans notre étude, il était de 3,1%. Dans la littérature, la morbidité-mortalité augmente au fur et à mesure qu’on monte en grade WFNS [12]. Dans notre étude, la mortalité était plus élevée dans le grade I WFNS. Au Mali, l’anévrisme cérébral est une situation clinique grave quel que soit le grade. La durée de séjour en réanimation variait de : 1 à 7 jours [7]. Dans notre étude, elle était de :1 à 56 jours. Conclusion : Au Mali, le clippage chirurgical de l’anévrisme cérébral est un progrès technologique. Cependant, il s’adresse à une population féminine, hypertendue avec un haut risque hémorragique. Le risque de survenue de complications au cours de la chirurgie et en réanimation demeure élevé tout comme la mortalité en réanimation. L’amélioration du pronostic passe par : le renforcement des moyens notamment de surveillance et le renforcement de la multidisciplinarité. DE LA RECHERCHE SUR L’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL…Deux mille Vingt-cinq, une nouvelle année, un nouveau numéro… Notre revue renaît progressivement d’une transition ardue pour le plus grand bien de la recherche africaine en neurologie. La rédaction a été modifiée et modernisée avec un début de professionnalisation qui devrait permettre – c’est notre souhait – un délai raccourci d’évaluation des manuscrits soumis et des parutions régulières dans les délais prescrits. Dans ce contexte, encore une fois, l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est le sujet de prédilection des neurologues africains. Avec plus de 11 millions de nouveaux cas chaque année dont la majorité dans les pays à revenu faible incluant la plupart des pays d’Afrique subsaharienne (GBD 2021) (1), cette affection occupe la première place des hospitalisations dans tous les services de neurologie générale du continent. Après standardisation à l’âge, l’incidence varie ainsi globalement de 140 à plus de 218 nouveaux cas/100 000 habitants/an (1). Cette grande fréquence est illustrée encore une fois au Bénin et au Gabon par des données hospitalières probantes avec des chiffres de 51 à 64% des hospitalisations en neurologie. En plus d’être particulièrement fréquente, elle est aussi parmi les plus sévères en termes de mortalité, de handicap, et d’altération de la qualité de vie, même si les études récentes semblent montrer une baisse de la létalité hospitalière des AVC. Peut-être faut-il le rapporter à la meilleure connaissance des facteurs de mauvais pronostiques locaux qui sont largement et de plus en plus identifiés : le caractère hémorragique, la sévérité initiale jugée sur le score du NIH ou sur le degré d’altération de la conscience, mais aussi les mauvaises conditions de transfert à l’hôpital. La baisse de la mortalité pourrait aussi être en rapport avec l’amélioration de la qualité de la prise en charge qui se traduit en Afrique subsaharienne par l’avènement, bien qu’encore modeste d’unités neurovasculaires, dont celle de Libreville est la dernière en date, et par la pratique croissante de la thrombolyse intraveineuse à la phase aigue des AVC ischémiques. Quelques cas couronnés de succès sont ainsi rapportés à Nouackchott, comme cela l’a été par le passé à Brazzaville, à Mombassa, à N’Djamena ou à Abidjan. Au-delà de ces données publiées qui sont similaires à de nombreuses autres publiées précédemment sur les mêmes thématiques, il importe sans doute d’approfondir les recherches sur l’AVC en Afrique subsaharienne en s’intéressant à ses spécificités de sorte à fournir des données « africaines » sur les causes probablement plus fréquentes qu’ailleurs – on peut citer dans ce cadre le web carotidien ou l’athérome intracrânien par exemple – ou sur les conditions particulières de prise en charge et leurs résultats, ou encore sur des facteurs de risque particuliers et leurs impacts, et pourquoi pas, des essais thérapeutiques. Des études en population sur les facteurs de risque, sur les croyances limitant leur dépistage et leur prise en charge efficace, sur les mesures thérapeutiques particulières mises en œuvre dans ce cadre (sensibilisation, action des agents de santé communautaires, usage des applications sur smartphones…) seront les bienvenues pour l’actualisation des données sur cette pathologie dévastatrice sous nos tropiques. African Journal of Neurological Sciences se fera fort de relayer de telles données nouvelles ! Bonne lecture et excellent année scientifique 2025 ! Two thousand Twenty-five, a new year, a new issue… Our journal is gradually reborn from an arduous transition for the greater good of African research in neurology. The editorial staff has been modified and modernized with the beginning of professionalization which should allow – this is our hope – a shortened time for the evaluation of submitted manuscripts and regular publications within the prescribed deadlines. In this context, once again, Cerebrovascular Accident (CVA) is the favorite subject of African neurologists. With more than 11 million new cases each year, the majority of which are in low-income countries including most countries in sub-Saharan Africa (GBD 2021) (1), this condition ranks first in hospitalizations in all general neurology departments on the continent. After age-standardization, the incidence thus varies globally from 140 to more than 218 new cases/100,000 inhabitants/year (1). This high frequency is illustrated once again in Benin and Gabon by conclusive hospital data with figures of 51 to 64% of hospitalizations in neurology. In addition to being particularly common, it is also among the most severe in terms of mortality, disability, and alteration of quality of life, even if recent studies seem to show a decrease in hospital case fatality of strokes. Perhaps it should be related to the better knowledge of the factors of poor local prognosis that are widely and increasingly identified: the hemorrhagic character, the initial severity judged on the NIH score or on the degree of alteration of consciousness, but also the poor conditions of transfer to hospital. The decline in mortality could also be linked to the improvement in the quality of care, which is reflected in sub-Saharan Africa by the advent, although still modest, of neurovascular units, of which the one in Libreville is the latest, and by the increasing practice of intravenous thrombolysis in the acute phase of ischemic strokes. A few successful cases have been reported in Nouackchott, as has been done in the past in Brazzaville, Mombassa, N’Djamena and Abidjan. Beyond these published data, which are similar to many others previously published on the same themes, it is undoubtedly important to deepen research on stroke in sub-Saharan Africa by focusing on its specificities in order to provide « African » data on the causes that are probably more frequent than elsewhere – we can mention in this context the carotid web or intracranial atheroma for example – or on the particular conditions of care and their results, or on particular risk factors and their impacts, and why not, on therapeutic trials. Population-based studies of risk factors, beliefs that limit their detection and effective management, and specific therapeutic measures implemented in this context (awareness-raising, action by community health workers, use of smartphone applications, etc.) will be welcome to update data on this devastating disease in our tropics. The African Journal of Neurological Sciences will be happy to relay any new data! Happy reading and happy scientific year 2025! Articles récents
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