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Introduction Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent un enjeu majeur de santé publique de par leur morbi-mortalité et leur incidence sans cesse croissante avec une prévision de l’Organisation Mondiale de le Santé (OMS) de 16 millions de cas en 2005 à 23 millions en 2030 (4,10). La prise en charge d’un AVC engage des dépenses à l’instar de tout évènement de santé. Les dépenses engendrées par les AVC sont considérables en Afrique où le Produit Intérieur Brut (PIB) reste pami les plus bas au monde (1, 2,5,8,13, 14, 15). Différentes études en Afrique sub-saharienne (1,8,14), rapportent, un coût moyen pour une hospitalisation pour AVC entre 5 et 15 fois le revenu mensuel moyen, impactant fortement les ménages. Le Togo étant, un Etat Africain, un Pays en Voie de Développement (PVD) avec un PIB faible et un Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) de l’ordre de 52500 FCFA (80,15 euros) (12), l’évaluation de la charge financière liée à la survenue d’un AVC s’avère indispensable d’autant plus que, les AVC connaissent une forte augmentation dans nos communautés Africaines (3). Au Togo, les données relatives à cette charge financière datent de 2005 (13). Une période marquée par la non disponibilisation, dans les 2 centres hospitaliers universitaires (CHU) de Lomé, de la tomodensitométrie ainsi que d’une assurance maladie. Laquelle assurance, sera instituée par l’Etat Togolais en 2012 (14), rediscutant ainsi les coûts à la charge des ménages. Pourtant, aucune étude n’a évalué l’impact de ces progrès sur les coûts réels supportés par les patients. Cette étude vise à fournir des données actualisées sur les coûts directs de la prise en charge des AVC dans les CHU de Lomé. Méthodologie Les services de neurologie des deux CHU (Sylvanus Olympio et du Campus) de Lomé nous ont servi de cadre d’étude. Il s’est agi d’une étude prospective de type économique, à visée descriptive et analytique allant du 09 Avril au 09 Octobre 2024. La population d’étudeétait constituée des patients victimes d’AVC confirmé à la tomodensitométrie (TDM) ou à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale et ayant un score NIHSS inférieur à 20 à l’admission. N’étaient pas inclus dans notre étude les patients avec un score de NIHSS supérieur à 20 (admis en réanimation polyvalente). Le recueil des données a été effectué à partir d’une fiche d’enquête standardisée. Les variables d’étude portaient sur les données socio-démographiques du patient (âge, sexe, assurance maladie ou non), les types d’AVC (ischémique ou hémorragique, la durée d’hospitalisation), les coûts directs (médicaments, examens, actes médicaux, frais d’hospitalisation, dépenses des accompagnants ainsi que les frais divers comportant les déplacements éventuels du ou des accompagnants, leur restauration, les communications téléphoniques et les éventuels émoluments des accompagnants). Enfin, toutes les composantes du coût direct étudiées ont été globalisées en raison d’une prise en charge du coût, dans la totalité des cas étudiés, de manière complémentaire par le patient et ses parents. Résultats Notre étude a porté sur 306 patients hospitalisés pour AVC dans les deux CHU de Lomé, soit 306 patients dont 255 au CHU Campus et 51 au CHU Sylvanus Olympio (SO). L’âge des patients variait entre 30 et 100 ans avec une moyenne d’âge de 57,34 ans et un sexe-ratio (H /F) de 1,04. Cent quatre-vingt-quatre (60%) patients étaient fonctionnaires, 30(10%) était retraités, 15 (5%) étaient sans emploi et 77 (25%) étaient dans le secteur informel ou à leur compte (artisans, conducteurs de taxi-moto, revendeurs de fruites, friperie). Cent quatre-vingt-six (60,78%) patients avaient un AVCI et 120 (39,22%) avaient un AVCH. Deux cent dix (68,6%) patients, avaient une assurance maladie nationale avec une prise en charge de 80%. Nous rapportons au tableau 1 les caractéristiques socio-démographiques des patients de notre étude Le coût moyen global des AVC était de 369790 FCFA (563,74 euros), 360250 FCFA (550 euros) pour les AVCI et 344890 FCFA (526,55 euros) pour les AVCH. Les patients non assurés avaient dépensé en moyenne 378295 FCFA (576,71 euros) contre 288885 FCFA (440, 41 euros) pour les assurés. La majorité des patients, 90,2%, étaient hospitalisés en salle commune contre 9,8% en cabine. Le coût moyen des examens complémentaires était de 60340 FCFA (91,99 euros) pour les AVC, tandis que, selon le type d’AVC, ils revenaient en moyenne 83725 FCFA (127,64 euros) pour l’AVCI contre 49130 FCFA (74,90 euros) pour l’AVCH. Les actes médicaux coûtaient en moyenne 9735 FCFA (14,86 euros) pour les AVC, 11085 FCFA (16,90 euros) pour l’AVCI contre 7670 FCFA (11,69 euros) pour l’AVCH et les frais d’hospitalisation représentaient en moyenne 22190 FCFA (33,90euros) pour les AVC, 21420 FCFA (32,70 euros) pour l’AVCI contre 23380 FCFA (35,70 euros) pour l’AVCH. Les dépenses des accompagnants coutaient en moyenne 40945 FCFA (62,42 euros) pour les AVC contre 43855 FCFA (66,95 euros) pour l’AVCI contre 36275 FCFA (55,38 euros) pour l’AVCH. Les autres frais (actes médicaux, réanimation, service admission) représentaient en moyenne 9745 FCFA (14,86 euros) pour les AVC, 11085 FCFA (16,92 euros) pour les AVCI et 7670 FCFA (11,70 euros) pour les AVCH. La durée moyenne de séjour a été de 7,10 jours. Nous rapportons dans le tableau 2, le récapitulatif des coûts moyens directs de la prise en charge des AVC. Discussion L’âge moyen dans notre série était de 57,34 ± 13,21 ans avec des extrêmes de 30 et 100 ans. Les résultats similaires ont été rapportés par TEPE en 2005 au Togo soit une moyenne d’âge de 54,15 ans avec des extrêmes de 30 et 80 ans (13). Ce résultat est superposable à celui rapporté en Ouganda par OLUM (10). Nous avons aussi noté une prédominance masculine avec un sex-ratio (H/F) à 1,04 contrairement à OLUM en Ouganda (10). La charge financière des dépenses de 68,6% des patients de notre étude était partagée avec une assurance contre un pourcentage nul en 2005 (13). Cela peut s’expliquer par le fait que le régime d’assurance maladie au profit des agents publics et assimilés a démarré ses prestations en 2012 et que le niveau de vie de la population an 2005 ne permettait pas à un grand nombre de s’offrir une assurance maladie privée contrairement en 2024 où une assurance maladie universelle est mise à la disposition de toutes les couches sociales (6, 7, 11). La durée moyenne de séjour dans notre série, était de 7,10 jours avec des extrêmes de 01 et 19 jours contrairement à une moyenne de 17,44 jours avec des extrêmes de 03 et 41 jours rapportées en 2005 (13). Cette grande différence peut s’expliquer par la réduction de la durée de séjour des patients en optimisant la prise en charge avec une bonne éducation des patients et de leurs accompagnants afin de faciliter un retour précoce à domicile. La salle commune était la salle la plus occupée aussi bien dans notre étude qu’en 2005 (13). La moyenne des dépenses en produits pharmaceutiques tout AVC confondu était de 327,42 euros dans notre série contre 170,36 euros en 2005 (13). Ces grandes différences seraient peut-être dues à une augmentation du prix des produits pharmaceutiques de nos jours avec l’avènement des spécialités médicamenteuses qui prennent plus de place dans la prescription par les agents de santé. Ainsi, les examens paracliniques ont couté en moyenne 91,99 euros dans notre étude contre 147,50 euros en 2005 (13). Cette grande différence de prix serait due entre autres à la disponibilité et l’accessibilité dans les deux centres de prise en charge de la TDM cérébrale subventionnée par les autorités, examen réalisé par la totalité des patients et qui constitue une partie importante des dépenses ; sans oublier la diminution du prix de la plupart des examens biologiques et l’accessibilité de l’assurance maladie qui couvre 80% des dépenses (11, 13). Le coût moyen des actes adjuvants était évalué à 14,86 euros dans notre étude contre 9,43 euros en 2005 (13). Les actes dans notre étude étaient essentiellement la kinésithérapie et l’orthophonie. Ce coût assez faible serait expliqué par le fait que les rééducations se sont le plus souvent poursuivies à domicile afin de réduire les durées de séjour des patients et les études n’ont pris en compte que les dépenses faites à l’hôpital. Frais d’hospitalisationUn patient hospitalisé pour AVC paie en moyenne 369790 FCFA (563,74 euros) comme frais d’hospitalisation contre 785,62 euros en 2005 (13). Cette grande différence est expliquée par deux facteurs principaux : la durée d’hospitalisation et le prix des salles. En effet, la durée d’hospitalisation est passée d’une moyenne de 17,44 jours en 2005 (13) à 7,10 jours en 2024. Le prix des salles d’hospitalisation, au CHU Campus, où on a la plus grande taille de notre échantillon soit 83,33 %, est passé pour la chambre commune (la salle la plus occupée) de 4500 FCFA (6,87 euros) à 2500 FCFA (3,81 euros) en deux décennies (13). En moyenne dans notre étude, la prise en charge d’un patient hospitalisé pour AVC a dépensé environ 7 fois le SMIG actuel 52575 FCFA (80,15 euros) contre environ 19 fois le SMIG 20025 FCFA (30,53 euros) en 2005 (13). Cette différence de prix est due à plusieurs facteurs notamment l’introduction de l’assurance maladie au profit des agents du public et assimilés il y a 12 ans. Cependant, du point de vue du SMIG, les avancées ont été significatives, on est passé de 19 fois le SMIG à 7 fois le SMIG. Coût global de la prise en charge en fonction du mode de règlementDans notre étude, les dépenses étaient plus réduites chez les patients ayant une assurance maladie avec une différence d’environ 136,30 euros en comparaison avec les patients non assurés. Cette différence aurait été plus grande si ces patients n’avaient pas privilégié les cabines et en plus, ils avaient de grosses dépenses du coté de leurs accompagnants. Au cours de l’étude de 2005, aucun patient n’était assuré (13). Conclusion Les AVC constituent le principal motif d’hospitalisation en neurologie occasionnant des dépenses non négligeables. Dans nos contextes où les ménages contribuent au financement de la santé, il est important de déterminer la charge financière des pathologies constituant un problème de santé publique notamment les AVC et d’en assurer une mise à jour assez régulière. ![]() ![]() INTRODUCTION Selon le National Pressure Ulcer Advisory Panel (NPUAP) définir une lésion cutanée d’origine ischémique liée à une compression des tissus mous entre un plan dur et les saillies osseuses (2, 10). La prévalence des escarres est en augmentation dans plusieurs régions du monde (15). En France, sa prévalence était estimée à 8,4% en 2014 (4). Et en Afrique, une Méta-analyse réalisée en 2020 montrait que la prévalence ponctuelle des escarres était de 11% en Afrique (3). De plus, malgré l’augmentation des connaissances médicales et de nouvelles préventions et traitements efficaces, l’escarre reste une pathologie courante et débilitante qui représente un énorme fardeau pour les personnes touchées, les soins de santé, les systèmes et coûts socio-économiques (11, 15). La plupart des études menées sur les escarres dans le monde, sont axées sur la prévalence et l’incidence des escarres (4, 7, 15). D’autres études se sont intéressées aux facteurs de risque et à la prévention des escarres et à sa prise en charge (1, 6). Peu de données sont retrouvées dans la littérature sur la mortalité hospitalière liée aux escarres. En neurologie du fait du handicap des patients, ceux-ci pourraient être exposés à l’alitement prolongé et éventuellement au risque de survenu d’escarre. Mesurer son ampleur dans un service tel que la neurologie et en évaluer son impact fourniraient des indicateurs pertinents de décision en santé publique. Les escarres pourraient être significativement liées à la mortalité et prolongeraient la durée d’hospitalisation des patients hospitalisés au service de neurologie. Nous avons ainsi réalisé cette étude afin d’évaluer la mortalité et la morbidité ainsi que les déterminants des escarres en hospitalisation de neurologie. MATERIEL ET METHODE Il s’est agi d’une étude cohorte, prospective portant sur tous les patients hospitalisés du 1er janvier 2024 au 30 juin 2024 au service de neurologie du CHU de Cocody à ABIDJAN. Sa capacité d’accueil est de 37 lits. Il est subdivisé en 2 sous-unités soit une de neurologie générale et une neurologie vasculaire. Ont été inclus dans l’étude tous les patients hospitalisés durant la période d’étude. Les différentes variables étudiées étaient les données sociodémographiques (l’âge, le sexe, la profession, le niveau scolaire, le statut matrimonial), les données cliniques (le motif d’hospitalisation, les antécédents, la température, le tour de taille, le score prédictif de survenue d’escarres BRADEN (cette échelle comprend six items tels que la perception sensorielle, l’humidité, l’activité, la mobilité, la nutrition, la friction et le cisaillement. Chaque item est noté de 1 à 4 sauf l’item friction et cisaillement qui est noté de 1 à 3. Le score total de cette échelle est de 23. Plus le score bas, plus le risque de survenu d’escarre est élevé), les syndromes neurologiques à l’admission, le diagnostic retenu, le type de complication de décubitus, le siège de l’escarre, le stade de l’escarre, la dimension, le délai d’apparition de l’escarre), les données biologiques (la glycémie veineuse, le taux d’hémoglobine, la CRP, l’hémoculture, la procalcitonine), les données thérapeutiques et évolutifs (le type de matelas, la présence de coussin, l’intervalle d’immobilisation, la fréquence de nettoyage de l’escarre, les moyens de prise en charge des escarres, l’évolution en cours d’hospitalisation, la durée d’hospitalisation). Les variables quantitatives ont été exprimées par leur moyenne ± écart type ou par leur médiane ± étendue. Les variables qualitatives quant à elles ont été exprimées par leur effectif et proportion. L’analyse statistique a été faite à l’aide des tests de Chi2 et de Ficher avec un seuil de significativité p ˂ 0,05. RESULTATS Sur les 221 patients inclus, 57,9% étaient des femmes, avec une moyenne d’âge de 53 ans et un sex ratio de 0,7 (tableau I). Le déficit moteur et le trouble de la vigilance étaient les motifs d’hospitalisation les plus retrouvés. Les patients avaient un déficit moteur sévère (plégie) dans 68,6% des cas et un trouble de la vigilance avec un score de Glasgow inférieur ou égal à 10 dans 16,5% des cas (tableau II). Les patients qui avaient un risque élevé ou très élevé à l’échelle de BRADEN ont eu des escarres dans 65,2% des cas (figure 1). L’escarre était présente chez 37 des patients soit une prévalence de 16,7%. Chez les patients n’ayant pas d’escarre à l’admission, l’incidence des escarres en cours d’hospitalisation était de 07,1%. Elle se localisait dans 59,5% des cas au niveau du sacrum (tableau III). Le stade III était retrouvé dans 54%, suivi du stade II (37,84%) et le stade I représentait seulement 2,7% des patients (tableau IV). Parmi l’ensemble de nos patients ayant une anémie, 51,9% avaient des escarres (figure 2). Le sérum physiologique ou chlorure de sodium à 0,9 % était utilisé pour le nettoyage des escarres chez 36 sur 37 patients ayant des escarres (tableau V). La durée moyenne d’hospitalisation des patients sans escarres était 10,2 jours avec un maximum de 21 jours et celle des patients avec escarres était de 15,4 jours avec un maximum de 31 jours (figure 3). Tous les patients avec ou sans escarres qui avaient un risque très élevé à l’échelle de BRADEN étaient décédés (tableau VI). Les patients ayant une escarre sont décédés dans 37,8% des cas et ceux sans escarre sont décédés dans 11,9% des cas. La présence d’escarre était significativement associée au décès et augmentait de plus de 3 fois le risque de mortalité chez nos patients (tableau VII). Le décès est également lié significativement avec l’échelle de Braden (tableau VII). DISCUSSION Ce travail a présenté l’impact des escarres chez 221 patients hospitalisés en neurologie. Il a objectivé que sur l’ensemble des patients, la prévalence des escarres était de 16,7%. Cependant, l’incidence de survenue des escarres en cours d’hospitalisation chez les patients était de 07,1%. Cette incidence était conforme aux données de la littérature où l’incidence variait de 0,4% à 38% en fonction des services d’hospitalisation (9, 14, 15). Cette incidence, est relativement plus faible que celle retrouvée en Europe en 2007, dans une étude multicentrique, incluant plusieurs pays où l’incidence des escarres des patients de neurologie était de 15,1% (14). Cela pourrait s’expliquer par le jeune âge relatif de nos patients et par le fait que notre service s’est doté depuis décembre 2023 de matelas anti escarre à air. L’incidence des escarres augmentait avec l’âge avec un pic de fréquence situé entre 51 et 65 ans. Ce résultat corrobore avec celui de Oukit au Maroc qui rapportait un âge moyen de 54,8 ans (11). Tandis que la littérature occidentale rapportait un pic de fréquence situé entre 76 et 84 ans (13). Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’en Afrique, la population est relativement jeune. Le sexe féminin était discrètement plus représenté avec un sex-ratio de 0,7. Ce résultat était différent du résultat avancé par Briggs et al, lors d’une étude menée au Royaume-Uni qui notait une légère prédominance masculine (5). Cependant dans la littérature la prédominance de sexe varie d’une étude à l’autre (7, 8, 12, 13). Les patients qui avaient un risque élevé ou très élevé à l’échelle de Braden ont eu des escarres dans 65,2% des cas. Ce qui était conforme aux données de la littérature (1, 13). En effet, l’échelle de Braden fait partie des échelles d’évaluation du risque d’escarre. C’est une échelle simple, facile à utiliser, dont la sévérité est corrélée au risque de survenue d’escarre. La présence d’escarre prolongeait la durée d’hospitalisation de nos malades. En effet la durée moyenne d’hospitalisation des patients, avec ou sans escarre était de 11,1 jours ; celle des patients sans escarres était de 10,2 jours avec un maximum de 21 jours, et celle des patients avec escarres était de 15,4 jours avec un maximum de 31 jours. Ce qui était conforme aux données de la littérature où la présence d’escarre prolongeait la durée d’hospitalisation (5, 11). En effet, Oukit dans son étude a trouvé une durée moyenne d’hospitalisation de 19,6 jours (11). Jiang et al en Chine dans leur étude, retrouvaient une durée d’hospitalisation majoritairement comprise entre 6 et 30 jours (79,49%) chez les patients avec escarre (8). Plusieurs raisons pourraient expliquer cette différence. Premièrement, l’escarre est une complication de décubitus qui entraine une prise en charge supplémentaire et sa guérison est très difficile. Secondairement, le stade III était le stade le plus fréquent (54%), suivi du stade II (37,8%) et le stade I représentait seulement 2,7% des patients ayant des escarres. Enfin, la localisation sacrée était la localisation la plus fréquente des escarres (59,5%) ce qui rend la prise en charge difficile du fait des difficultés de décharge. Le taux de décès des patients avec des escarres était de 37,8% contre 11,9% de décès chez les patients sans escarres. La présence d’escarre était significativement associée au décès et augmentait de plus de 3 fois le risque de mortalité chez nos patients. Les résultats étaient conformes aux données de la littérature. En effet, selon la littérature la présence d’escarre multiplie par 2 le risque de mortalité des patients (13). Ce taux élevé de décès chez les patients avec escarres dans l’étude pourrait s’expliquer par le fait que 59,4% des patients avaient des escarres au stade III ou IV et n’avaient pas, par conséquent, un protocole de traitement adapté. De plus la présence des escarres était responsable d’autres complications telles que : le sepsis (5% des cas), l’anémie (51,9% des cas). Cependant d’autres déterminants de mortalité ont été retrouvés dans notre étude. Il s’agissait de la présence d’un risque très élevé à l’échelle de Braden et d’un trouble de la vigilance avec un score de Glasgow inférieur ou égal à 10. En effet, l’échelle de Braden était significativement associée au décès et tous les patients avec ou sans escarres qui avaient un risque très élevé à l’échelle de BRADEN étaient décédés. De même les patients avec un score de Glasgow inférieur ou égal à 10 avaient un risque élevé de décès. CONCLUSION Cette étude prospective est l’une des rares études à évaluer des escarres sur le devenir des patients hospitalisés dans un service de neurologie en Afrique noire. Même si elle comporte certaines limites en rapport avec la petite taille de l’échantillon, l’étude a montré que la présence d’escarres chez les patients hospitalisés était corrélée à un prolongement de la durée d’hospitalisation, à un risque élevé de décès et à la survenue d’autres complications telles que le sepsis et les anémies. Il faudrait donc mettre l’accent sur les mesures de prévention car ceux-ci diminuent considérablement l’incidence des escarres. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Conflit d’intérêt : aucun ETIOLOGIES DES ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX ISCHEMIQUES ET FACTEURS ASSOCIES A BOBO-DIOULASSO, BURKINA FASOIntroduction Les accidents vasculaires cérébraux ischémiques (AVCI) sont les types d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) les plus fréquents. Ils sont causés par une interruption de l’irrigation sanguine de certaines régions du cerveau, ce qui entraîne un manque d’oxygène conduisant à une défaillance fonctionnelle et à la nécrose du tissu cérébral [9]. L’AVCI représentant jusqu’à 87% du fardeau mondial de l’AVC, est un trouble hétérogène avec plus de 100 pathologies impliquées dans sa pathogenèse [4]. Le pronostic des AVCI est considérablement associé à la prise en charge étiologique. Jonson et al [7] ont montré que 87,9% des AVCI étaient dus à des facteurs de risque potentiellement modifiables, mettant en évidence l’énorme possibilité de diminuer la charge des AVC par la réduction de l’exposition aux facteurs de risque. Dans l’étude INTERSTROKE, l’hypertension, le tabagisme, l’obésité abdominale, l’alimentation et l’activité physique représentaient plus de 80% du risque global d’accident vasculaire cérébral [14]. Les causes des AVCI comprennent les mécanismes thromboemboliques, athérothrombotiques, microangiopathiques et hémodynamiques. L’imagerie cérébrale, le bilan cardiovasculaire et biologique jouent un rôle capital dans la recherche étiologique. Malgré la faiblesse des moyens techniques et des difficultés financières rencontrées par les patients en Afrique subsaharienne, les causes des AVCI restent dominées par l’athérosclérose et les cardiopathies emboligènes [2, 16]. Ces causes peuvent varier selon les facteurs de risque. La connaissance des facteurs associés aux étiologies des AVCI devrait permettre de recourir à diverses stratégies de prévention. Dans notre contexte, peu d’études ont analysé les facteurs associés aux étiologies des AVCI. Ainsi, l’objectif de ce travail était d’étudier les étiologies des AVCI et d’analyser les facteurs associés chez les patients suivis au Centre Hospitalier Universitaire Sourô Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso. Méthode Nous avons mené une étude observationnelle de type transversal à visée analytique et à collecte rétrospective, réalisée au CHUSS de Bobo-Dioulasso qui est l’hôpital de référence de la région. C’est un hôpital dont la capacité est de 550 lits répartis dans six départements. Il comporte le seul service de neurologie de la ville, avec 6 salles d’hospitalisation et 22 lits. Cette étude s’est déroulée dans le service de neurologie. Elle a porté sur tous les patients admis pour AVC durant la période du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019. Ont été inclus dans cette étude, tous les dossiers des patients âgés de 15 ans et plus, hospitalisés pour AVCI confirmé par le scanner cérébral, sortis vivants durant la période d’étude et suivis en consultation. Les cas d’AVCI pour lesquels les dossiers étaient incomplets ont été exclus. Pour chaque patient, il était établi une fiche d’enquête afin de collecter les informations suivantes dans le dossier clinique des patients : variables sociodémographiques : facteurs de risque (l’hypertension artérielle (HTA) définie par la prise d’une tension artérielle ≥140/90 mm Hg jusqu’à 72 heures après l’AVC, un antécédent rapporté d’hypertension artérielle ou l’utilisation d’antihypertenseur avant l’AVC [17], le diabète défini par un antécédent rapporté de diabète ou de prise de médicament antidiabétique ou un taux d’hémoglobine glyquée ˃ 6,5% [3], le tabagisme défini comme étant une consommation régulière de tabac au cours des 12 derniers mois, l’alcoolisme défini par la consommation d’au moins un verre par jour de toute forme de boissons alcoolisées au cours de l’année écoulée [13], l’antécédent d’AVC défini par une notion rapportée de déficit neurologique d’installation brutale compatible avec un AVC confirmé ou non par une imagerie cérébrale ; la cardiopathie [17] définie par l’évaluation cardiologique d’une maladie cardiaque antérieure ou actuelle (fibrillation ou flutter auriculaire, cardiomyopathie, insuffisance cardiaque, cardiopathie ischémique, rhumatismale ou valvulaire), la sédentarité correspondant à au moins 8 heures de temps passé en position statique (assise ou allongée) entre le lever et le coucher du soleil [10], l’obésité définie par un indice de masse corporelle ≥30 kg/m2 [11] et la drépanocytose [12] définie par la présence d’une hémoglobine anormale à l’électrophorèse de l’hémoglobine); délai d’hospitalisation ; durée d’hospitalisation; résultats des examens paracliniques rapportés dans le dossier (tomodensitométrie cérébrale ; électrocardiogramme et échographie cardiaque transthoracique lus par un cardiologue, numération formule sanguine ; sérologie syphilitique et du virus de l’immunodéficience humaine ; C-Réactive protéine ; bilan lipidique ; échodoppler des vaisseaux du cou ) et étiologies selon la classification TOAST où les étiologies des AVCI sont représentées par l’athérome des grosses artères (25% des cas), la lipohyalinose des artérioles de petit calibre (20% des cas), les cardiopathies emboligènes (25% des cas), les autres mécanismes (5% des cas) et les causes indéterminées dans 25% des cas [1]. L’analyse des variables d’intérêt a été faite sur les données complètes. Les données qualitatives ont été exprimées en pourcentage (%) et les variables quantitatives en moyenne ± écart-type. Les données ont été analysées sur STATA dans sa version 17.0. Les paramètres usuels de statistique descriptive ont été estimés pour chaque variable. Les tests de comparaison ont été faits après vérification de leurs critères de validité, en considérant un seuil de signification statistique de p<0,05. La régression logistique multivariée a été utilisée pour déterminer les facteurs associés aux étiologies des AVCI. L’anonymat des malades a été préservé, les fiches de report de cas ne comportant pas leurs identités. Seuls étaient mentionnés les numéros de dossiers. L’enquête et la vérification des fiches ont été menées par un étudiant en médecine tenu au secret médical. Résultats Cette étude a inclus 192 cas d’AVCI (figure 1). Le délai moyen de consultation était de 2,65 ± 0,55 jours. La durée moyenne d’hospitalisation était de 14,64 jours avec des extrêmes allant d’un jour à 76 jours. L’âge moyen des patients était de 61,03 ± 14,61 ans. Le sex-ratio H/F était de 1,18. Les principaux facteurs de risque (Tableau I) étaient l’HTA chronique chez 117 (60,9%) patients, l’alcoolisme chez 38 (19,8%) patients, le tabagisme chez 31(16,1%) patients, le diabète de type 2 chez 22 (11,4%) patients, l’antécédent d’AVC chez 20 (10,4%) patients, et l’antécédent de cardiopathie chez 12 (6,2%) patients. Les principales étiologies (Tableau II) étaient l’athérosclérose (30,2%) et les cardiopathies emboligènes (14,6%). Cependant, les causes indéterminées représentaient 53,2%. Concernant les facteurs associés aux étiologies des AVCI, le sexe féminin (Tableau III) était associé à l’athérosclérose (p= 0,02 ; OR= 2,38; IC95%: 1,12-5,02). L’âge supérieur à 60 ans (Tableau IV) était associé à l’arythmie complète par fibrillation auriculaire (p= 0,04 ; OR= 5,26 ; IC95%: 1,04-26,65). L’antécédent de cardiopathie (Tableau IV, V et VI) était associé à l’arythmie complète par fibrillation auriculaire (p= 0,02 ; OR= 7,82 ; IC95%: 1,43-43,72), aux cardiomyopathies dilatées hypokinétiques (p= 0,004 ; OR= 9,09 ; IC95%: 1,99-41,40) ainsi qu’aux causes indéterminées (p= 0,01 ; OR= 7,14 ; IC95%: 1,43-35,68). Discussion Cette étude porte sur les étiologies des AVCI. Les causes indéterminées, l’athérosclérose et les cardiopathies emboligènes étaient les principales étiologies respectivement dans 53,2%, 30,2% et 14,6%. Une étude antérieure faite sur le sujet âgé au CHUSS de Bobo-Dioulasso avait rapporté les mêmes principales étiologies avec 31,37% de causes indéterminées, 34,63% d’athérosclérose et 24,84% de cardiopathies emboligènes [16]. Cependant, dans une étude béninoise, les maladies cardiaques emboliques et l’athérosclérose étaient prédominantes, dans une proportion de 53% et 26% respectivement [2]. Ceci pourrait s’expliquer par la taille de l’échantillon et le caractère prospectif de leur étude dans laquelle les explorations cardiovasculaires étaient plus complètes. De même, dans une étude allemande [8], la cardiopathie emboligène était la cause la plus fréquente d’AVCI (25,6%), suivie par les causes indéterminées (22,6%), l’athérosclérose (20,9%) et la microangiopathie (20,5%). Cette différence serait due au faible taux d’explorations incomplètes (5,1%) et à l’utilisation de l’imagerie par résonance magnétique pour le diagnostic des microangiopathies. Dans la présente étude, l’athérosclérose était liée au sexe féminin. La prédominance de certains facteurs de risque cardiovasculaire chez le sexe féminin tels que l’obésité et la sédentarité pourrait traduire ce fait. En effet, une étude antérieure faite dans le même hôpital a montré que l’obésité (p= 0,005 ; OR= 29 ; IC 95%: 3,85-641) était associée au sexe féminin [15]. Aussi, les facteurs hormonaux sont évoqués. Ainsi, les femmes développent généralement l’athérosclérose après la ménopause, ce qui fait qu’elles sont plus nombreuses à en souffrir à un âge avancé par rapport aux hommes [6]. Cette étude a trouvé une association entre les cardiopathies emboligènes (arythmie complète par fibrillation auriculaire et cardiomyopathie dilatée hypokinétique) et l’antécédent de cardiopathie. Grau et al [8] ont montré que les cardiopathies emboligènes étaient dominées par les arythmies complètes par fibrillation auriculaire et les valvulopathies. Ceci démontre l’intérêt du diagnostic précoce et de la prise en charge des cardiopathies emboligènes dans la prévention des AVCI. Aussi, l’arythmie complète par fibrillation auriculaire était associée à l’âge. Ainsi, la fibrillation auriculaire multiple par 5 le risque d’AVC [18]. Sa prévalence dans la population générale augmente avec l’âge, allant de 3,7-4,2% chez les 60-70 ans à 10-17% chez les plus de 80 ans [19]. Les causes indéterminées étaient très importantes dans cette étude (53,2%). Elles avaient un lien statistiquement significatif avec les antécédents de cardiopathies. Cela témoignerait d’un mauvais suivi des patients chez qui une cardiopathie avait été diagnostiquée antérieurement. Ce taux élevé de causes indéterminées associé à la faible proportion de cardiopathies emboligènes serait dû à l’insuffisance des explorations cardiologiques qui sont totalement à la charge des patients ne disposant généralement pas d’assurance maladie. En effet, 75% et 28% des patients atteints d’AVCI ont pu réaliser respectivement l’électrocardiogramme et l’échographie cardiaque dans une étude faite sur le même site [15]. Nos résultats étaient comparables à ceux de Dash et al [5] en Inde, qui ont rapporté 57% de causes indéterminées dues essentiellement à une exploration incomplète. Conclusion Cette étude montre que les étiologies des AVCI diffèrent selon l’âge, le sexe et la présence d’antécédent de cardiopathie. L’athérosclérose et les cardiopathies emboligènes étaient les causes déterminées les plus fréquentes. L’optimisation du diagnostic et de la prise en charge des patients à haut risque pourraient contribuer à réduire le fardeau des AVC. De même, l’étiologie n’était pas retrouvée chez plus de la moitié des patients. L’amélioration de l’accessibilité aux explorations complémentaires des AVC devrait permettre de réduire le taux des causes indéterminées. Des études ultérieures prospectives devront permettre de déterminer le devenir des AVCI selon les étiologies. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES LIEES AU VIH ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES, THERAPEUTIQUES ET EVOLUTIFS AU SERVICE DE NEUROLOGIE DU CENTRE HOSPITALIER NATIONAL DE PIKINE (DAKAR-SENEGAL) NEUROLOGICAL COMPLICATIONS RELATED TO HIV EPIDEMIOLOGICAL, CLINICAL, THERAPEUTIC AND EVOLUTIONARY ASPECTS AT THE NEUROLOGY DEPARTMENT OF THE NATIONAL HOSPITAL CENTER OF PIKINE (DAKAR-SENEGAL) Introduction Les complications neurologiques liées à l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sont fréquentes, touchant le système nerveux central et périphérique et le muscle. Malgré des progrès diagnostiques et thérapeutiques majeurs, l’infection par le VIH reste, près de 40 ans après son apparition, une affection grave, voire mortelle du fait des complications de l’immunodépression et de celles neurologiques centrales dues au VIH lui-même [6]. Les manifestations neurologiques sont fréquentes, variées, parfois handicapantes et surviennent à tous les stades de la maladie et sont source de gravité. La phase chronique de l’infection par le VIH est souvent associée à des atteintes neurologiques dues, entres autres, au neurotropisme du virus, à la toxicité des traitements anti rétroviraux ou aux infections opportunistes. Les atteintes centrales sont assez fréquentes sur ce terrain et les étiologies sont multiples posant parfois un problème diagnostique dans le contexte régional africain subsaharien marqué par un gap important en terme de ressources humaines et techniques. Nous rapportons ainsi les complications neurologiques centrales liées au VIH chez une population de patients vivant avec le VIH (PVVIH) au service de neurologie du CHN de Pikine. L’objectif de ce travail était d’évaluer les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs des complications neurologiques au cours du VIH/SIDA. Méthodologie Il s’agissait d’une étude transversale descriptive de janvier à aout 2023 au service de neurologie du CHN de Pikine incluant tout patient vivant avec le VIH (PVVIH). La collecte des données s’était déroulée à partir des registres du centre de traitement ambulatoire des PVVIH et de ceux du services d’hospitalisation et de consultation de neurologie. L’échantillon portait sur les patients âgés de plus de 16 ans et présentant une complication neurologique du VIH documentée radiologiquement et/ou biologiquement. Résultats Sur 131 PVVIH 16, dont 8 hommes, avaient présenté des complications neurologiques soit une prévalence hospitalière de 12,2%. L’âge moyen des patients était de 43,75 ans avec un écart type de 8,76 et des extrêmes de 21 et 54 ans. Une notion de comportement à risque (travailleurs du sexe, absence de protection, usage de drogues injectable) était rapportée chez 11 patients. Des antécédents à type de candidose buccale, herpes labiales et de tuberculose étaient retrouvées chez 31,25% des patients. Les céphalées étaient les principaux motifs de consultation en neurologie avec 62,5%. Le syndrome pyramidal était la manifestation neurologique la plus fréquente (62,5%), suivi du syndrome méningé (50 %) et du syndrome confusionnel (37,5%) (tableau 1). Le stade 4 de l’OMS était le stade clinique le plus représenté (50%). Sur le plan extra neurologique le syndrome de condensation pulmonaire était retrouvé chez 18,75%, l’herpès labiale chez 12,5% et des adénopathies axillaires et cervicales chez 6,25% des patient. Le VIH-1 et le VIH-2 étaient respectivement retrouvés dans 87,5 % et 6,25 % des cas et une co-infection dans 6,25 % des cas. Le taux de CD4 était disponible chez 68,75 % des patients avec une moyenne de 227,18 et des extrêmes allant de 81 et 800 cellules/mm3. Les patients ayant un taux de CD4 compris entre 100 et 200 étaient les plus représentés (31,25 %) suivis ceux qui avaient un taux de CD4 inférieur à 100 (18,75 %). Le scanner cérébral réalisé chez tous les patients montrait une image en cocarde faisant évoquer une toxoplasmose chez 4 patients (figure 1), des hypodensités rehaussées ou non par le produit de contraste faisant suspectées le diagnostic de tuberculose et de localisations diverses chez 8 patients et il est revenu normal chez 4 patients. L’imagerie par résonnance magnétique faite chez 6 patients objectivait une prise de contraste méningée chez 2 patients, des hypersignaux de la substance blanche disséminés en faveur d’une encéphalite chez 2 patients également, une gliose étendue en sous tentorielle chez un patient et des foyers ischémiques associés à des tuberculomes chez un patient (le tableau 2 détaille de l’imagerie cérébral). L’étude biochimique du LCR objectivait une normoglycorachie dans 68,75 % des cas et une hypoglycorachie dans 25 %. A la cytologie on notait une cellularité normale chez 2 patients (12,5 %), une hypercellularité lymphocytaire chez 13 patients (81,25 %). La ponction lombaire n’a pas été faite chez 1 patient (6,25 % des cas). L’étude microbiologique et le GeneXpert par PCR confirmaient respectivement les étiologies virologiques et tuberculeuses. On notait plus d’atteintes centrales (méningo-encéphalites et encéphalites majoritairement) que périphériques (paralysie faciale périphérique essentiellement) (tableau 3).Les encéphalites et méningo-encéphalites étaient principalement d’origine virales (EBV dans 18,75 % des cas, VZV 12,5 % des cas et HHV7 6,25 % des cas) mais également bactériennes (tuberculose neuro-méningée dans 25 % des cas), parasitaires (toxoplasmose cérébrale dans 25 % des cas), et fongiques (cryptococcose neuro-méningés dans 6,25 % des cas). Dans 6,25 % des cas aucune étiologie des encéphalites et méningo-encéphalites n’a été retrouvée. Sur le plan thérapeutique, 6 patients étaient sous Acyclovir injectable ou comprimé associé à un traitement symptomatique et parfois une corticothérapie. Quatre patients ont reçu un traitement anti tuberculeux, quatre autre étaient sous Cotrimoxazole et un patient était sous Amphotéricine B et Fluorocytosine suivi d’un relais par fluconazole. Sur le plan évolutif, une amélioration clinique qui a été notée chez 9 patients (56,25 %) et 7 patients (43,75 %) sont décédés. Les complications liées au décès étaient un coma profond, un état de mal épileptique, une détresse respiratoire et une hypothermie. Discussion La prévalence retrouvée ici (12,2 %) est inférieure à celle retrouvée dans les autres études menées en Afrique subsaharienne [1,2,16] bien vrais les méthodes d’études n’étaient pas les mêmes avec ces auteurs. Cela pourrait être expliqué par l’accès généralisé au traitement anti rétroviral (ARV), le rôle de l’éducation thérapeutique et la faible prévalence de l’infection au VIH au Sénégal [20]. Cependant, cette prévalence reste supérieure à celle retrouvée dans certains pays [14,15], ce qui pourrait être lié à l’épidémiologie des infections chez les populations étudiées, à la diversité des signes neurologiques, ainsi qu’aux difficultés d’accès à certains moyens diagnostiques et thérapeutiques. L’un des principaux facteurs associés aux complications neurologiques centrales, dans notre étude, était l’âge, l’antécédent de tuberculose, le taux de CD4. En effet la moyenne d’âge de nos patients qui est de 43,75 ans témoigne de la relative jeunesse de notre cohorte avec des facteurs comme le comportement à risque retrouvé à 68,75 %. L’âge jeune de nos patients est en rapport avec les données de la littérature : le VIH affecte surtout la population jeune, la plus sexuellement active [11,13]. Ailleurs une moyenne d’âge à peu près similaire voire un peu plus basse a été retrouvé en Afrique subsaharienne [17,21] et en Asie [8]. Dans notre étude nous avons une égalité homme-femme mais ailleurs la prédominance est plutôt masculine. Notre sex-ratio peut s’expliquer par la faible quantité de notre échantillonnage lié au caractère secondaire de notre centre. Alors qu’ailleurs [4,7,14,15] et même aux centres primaires au Sénégal [20], la prédominance masculine reste de vigueur. Concernant les caractéristiques cliniques fonctionnelles des complications liées au VIH, la fièvre prédominait avec 68,75 %. Ce résultat est similaire à ceux de Soumaré [21] et Ganiem [8] qui avaient retrouvé respectivement 67 % et 41,5 % de fièvre dans leur cohorte. Ensuite viennent les céphalées avec 62,5 % et le déficit moteur avec 37,5 %. La présence de ses signes fonctionnels est probablement due aux atteintes neurologiques infectieuses qui prédominent dans la série. Le syndrome méningé était présent chez 50 % des patients, ce résultat en dessous de ceux rapportés par Soumaré [21] et Ouattara [17] qui trouvent respectivement 74 % et 83,1 %. Les crises convulsives étaient retrouvées chez 31,25 % des patients ce qui superposable aux résultats de Ouattara [9]. Par ailleurs une altération de l’état général avec 93,75 % des patients de la série classés OMS 3 ou 4 est notée. Ce qui est en accord avec les données de la littérature considérant ces pathologies comme des affections opportunistes classées au stade 4 de l’OMS avec le syndrome cachectique due au VIH [9]. Dans notre cohorte le profil VIH-1 était majoritaire à 87,5 %. Ce qui est classique dans la littérature et superposable aux résultats de Soumaré [21] ou le profil VIH-1 était aussi majoritaire 90 %. En effet le VIH-1 est le virus le plus répandu dans le monde [23]. Cliniquement les manifestations neurologiques centrales (MNC) étaient nettement prédominantes à 93,75%. Ce résultat était retrouvé par Séne [19] avec 68,8 % d’atteintes centrales dans sa cohorte. Les MNC ont révélé l’infection au VIH dans 69 % des cas. Berhe et al. ont aussi rapporté que la majorité des cas de MNC était inaugurale de l’infection par le VIH [5]. Le spectre des MNC accompagnant l’infection par le VIH est large. Les étiologies diffèrent en fonction de l’évolution de la maladie et du taux de CD4 [3,10]. Le taux moyen de CD4, chez nos patients, était de 227,18 avec un taux entre 100 et 200 chez 31,25 % des patients. Ce taux faible retrouvé par plusieurs études [21,18] montre que les manifestations neurologiques centrales surviennent le plus souvent à un stade d’immunodépression avancée. L’imagerie cérébrale (TDM et IRM) permet un bilan exhaustif des lésions cérébrales, tout particulièrement en matière de lésions de la substance blanche en confrontation avec les données clinico-biologiques et notamment le taux de CD4, rendant ainsi plus facile le diagnostic étiologique d’une infection opportuniste cérébral chez le PVVIH. Ainsi dans notre cohorte, la toxoplasmose, l’une des infections opportunistes les plus fréquentes (25 %) a été diagnostiquée grâce au scanner cérébral. Plus du double de ce taux (54 %) a été rapporté par Apetse et coll. au Togo [2]. Ceci pourrait s’expliquer par la prévalence VIH un peu plus élevée au Togo qu’au Sénégal. L’étude du LCR a permis le diagnostic de la cryptococcose neuroméningée (CNM) qui est une urgence diagnostique. Ce diagnostic repose essentiellement sur l’examen du LCR après coloration par l’encre de Chine, la culture et la détection du polysaccharide capsulaire par agglutination de particules de Latex. La CNM, deuxième infection opportuniste curable au cours de l’infection par le VIH [11] et faisant partie de la définition CDC, a été retrouvée chez 6,25 % de nos patients, ce qui est relativement faible par rapport à certains pays de l’Afrique de l’Est où la prévalence du VIH est beaucoup plus élevée avec 12,7 % de CNM rapportés à Bujumbura [12]. De la même manière, l’étude du LCR a permis de poser le diagnostic d’encéphalite et de méningoencéphalite virales (EBV, VZV, HHV7) contrairement à la plupart des études africaines subsahariennes où ces virus n’ont pu être recherchés faute de moyens diagnostiques [2,22,16]. Les causes de décès sont dominées par les infections opportunistes et leurs complications dont la prise en charge pose un réel problème dans les pays en voie de développement. La létalité des affections neurologiques centrale lors de l’infection au VIH à la phase de SIDA est assez importante. Elle était de 43,75 % dans notre étude et était semblable au taux de Ganiem 41 % [8] et moins élevée que celui de Soumaré avec 63% [21] et Ouattara 78,6 % [17]. Une prise en charge précoce et rigoureuse est importante pour diminuer la létalité des complications neurologiques lors de l’infection au VIH. Conclusion Les manifestations neurologiques sont fréquentes et variées au cours de l’infection par le VIH. Leur diagnostic peut parfois être aisé mais parfois il peut être compliqué dans un contexte de ressources limitées. Les affections opportunistes doivent être, jusqu’à preuve du contraire, considérées et justifiées d’un traitement adapté et bien codifié, devant toutes manifestations neurologiques lors du VIH. ![]() ![]() ![]() ![]() INTRODUCTION L’épilepsie est une des causes de troubles neurologiques ayant un fort impact sur la qualité de vie des personnes affectées (11). Sa prévalence dans les pays développés est estimée à 5‰. En Afrique, elle est supérieure à 10‰ et en Côte d’Ivoire, elle est estimée à 7‰ (9, 13). Les contraintes telles que les effets secondaires des médicaments sur le long terme, la pharmaco-résistance et les considérations socioculturelles pesant sur le patient vivant avec une épilepsie, pourraient expliquer un recours à d’autres approches dites parallèles à la médecine conventionnelle. En effet, les médecines alternatives et complémentaires, ou complementary and alternative medicine (CAM), répondraient parfois à certains besoins spécifiques des maladies chroniques, car perçues par certains patients comme une réponse plus adaptée que la médecine conventionnelle (2, 23). En Chine, une méta-analyse menée de 2013 à 2022 indiquait qu’une approche médicinale traditionnelle chinoise aurait quelques avantages dans le traitement des épilepsies (6). Par ailleurs, des études ont montré que la musique de Mozart (K448) pourrait améliorer les crises d’épilepsie, en lien avec les caractéristiques acoustiques de la musique (22, 25). Dans les pays en développement, l’épilepsie demeure un problème de santé publique avec de nombreux préjugés, car depuis l’aube des temps, la médecine traditionnelle a constitué l’offre de premiers recours en matière de soins en Afrique. De nos jours, environ 80% de la population vivant dans la région africaine dépendent de la médecine traditionnelle pour leurs besoins en matière de soins de santé. L’ensemble des facteurs socioculturels dont les causes supposées de l’épilepsie peuvent expliquer le recours aux thérapeutes traditionnels et aux guérisseurs.D’une manière générale, il s’agit du premier recours, et ce n’est que le constat de plusieurs échecs qui motive une consultation à l’hôpital (8, 19, 21). Si dans les pays développés, une forte sensibilisation a permis une meilleure connaissance et acceptation de l’épilepsie, en Afrique en revanche, l’épileptique est encore trop souvent stigmatisé, du fait de la méconnaissance de la maladie et des croyances surnaturelles ou mystiques(10). La Côte d’Ivoire n’étant pas en reste dans cette globalisation, nous nous proposons d’évaluer dans le contexte ivoirien l’approche thérapeutique alternative et complémentaire des patients et de leur famille face à l’épilepsie. PATIENTS ET METHODES Nous avons mené une étude prospective, monocentrique réalisée au sein du service de neurologie du CHU de Cocody en consultation d’épileptologie. Les consultations d’épileptologie se déroulent tous les lundis de 8h à 12h et reçoivent en moyenne 10 nouveaux patients chaque lundi. Le suivi ultérieur des patients est intégré aux consultations ordinaires. Il s’agissait d’une étude transversale prospective, qui s’est déroulée sur six mois, soit une période allant de novembre 2023 à avril 2024. Notre étude a porté sur 205 sujets de tout sexe, de tout âge, venus en consultation d’épileptologie et dont le patient avait présenté au moins une crise épileptique non provoquée. Les critères d’inclusion étaient : tout patient et/ou aidant (tiers informant) venant et/ou référés pour crise épileptique au CHU de Cocody, tout patient ou aidant (tiers informant) ayant accepté de participer à l’étude et qui ont signé un consentement éclairé, tout patient et/ou aidant (tiers informant) ayant honoré au minimum un rendez-vous de contrôle pour le suivi ultérieur. La collecte des données s’est faite à partir d´un questionnaire renseigné par les patients et/ou de leurs aidants. On a eu recours directement aux aidants pour les enfants et mineurs, pour les patients ayant des difficultés d’expression et de compréhension. L’analyse des données recueillies a été faite à l’aide du logiciel SPSS version 20. L’analyse statistique a été faite à l’aide du logiciel EPI Info 7.2.5. Le recueil des données a été effectué dans le respect de l’anonymat des patients et de la confidentialité de leurs informations. L’analyse a porté sur les caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe), les caractéristiques cliniques et thérapeutiques (ancienneté des crises épileptiques, type de recours aux CAM, motivations, attitude face au traitement conventionnel, perception de l’efficacité). Les aidants familiaux ou tiers informant ont également été sollicités à répondre sur leur niveau de connaissance sur l’épilepsie. RESULTATS
Nous avons dénombré 84 cas d’exclusion (14 refus d’aidants et 70 patients n’ayant pas honoré au moins un rendez-vous de suivi ultérieur). Au total nous avons enregistré 121 enquêtés dont 106 patients répondants et 15 aidants. Des 106 patients nous avons observé que ceux âgés de 0 à 15 ans et 16 à 25 étaient les plus nombreux avec un effectif de 35 et 31 soit 33% et 30% respectivement. On notait une prédominance féminine (54%) (Tableau 1). ![]()
Une majorité de 67% des patientsont eu recours à une CAM pour l’épilepsie ; dont 58% ont utiliséuniquement les médicaments traditionnels(bain, décoction buvable, application d’argile, inhalation, purge…) (Tableau 2). ![]() Parmi les raisons évoquées pour recourir à une CAM, il était cité principalement : la quête d’une guérison complète et rapide et/ou l’ignorance de la possibilité d’un traitement médical (Tableau 3). ![]() Quarante-deux (42) patients, soit 40% des patients ayant recours à une CAM n’avaient pas encore débutés un traitement médical, 19% ont utilisé concomitamment la CAM et le traitement médical et 8% ont interrompu le traitement médical. Sous la CAM, 40% des patients n’ont observé aucun changement quant à la fréquence des crises ; seul 1 patient a reconnu un arrêt des crises et 15% une aggravation des crises.
L’analyse du niveau de connaissance des aidants familiaux de patients épileptiques a montré que 60% d’entre eux estimaient que l’épilepsie affectait indifféremment les 2 sexes, 33% déclaraient qu’il s’agissait d’une maladie d’enfants, 20% lui reconnaissaient une contagiosité. Quatre-vingt pourcent (80%) des aidants ont rapporté que l’épilepsie était une maladie curable ; dont 47% précisait que le traitement le plus adapté était le traitement traditionnel associé le traitement médical. DISCUSSION Dans notre série 71 des patients soit 67% de nos patients ont eu recours à la médecine alternative et complémentaire pour traiter l’épilepsie, et majoritairement ont opté pour un traitement traditionnel. Dans une étude similaire, réalisée en Guinée par Arnand et al, 104 participants (79%) ont déclaré avoir consulté un guérisseur traditionnel pour leur épilepsie (4). Au Nigéria, Lagunju a montré que 40% des 175 enfants de son étude avaient déjà reçu une CAM avant de recourir à la médecine occidentale pour le traitement de l’épilepsie (14). Les raisons évoquées au recours à la CAM par nos patients étaient diverses telles que : la quête d’une guérison complète et rapide, l’ignorance de la possibilité d’un traitement médical, la méconnaissance de la pathologie, la mauvaise tolérance du traitement médical, le coût financier du traitement médical, le manque de confiance au traitement médical …. Ces mêmes raisons étaient évoquées par d’autres auteurs (2, 4).Alkabay et al, toujours au Mali, évoquaient d’autres raisons plus spécifiques telles que l’absence de couverture sociale, la distance et la répartition inégale des structures de santé, ainsi que le manque de personnel qualifié ; pour eux tous ces facteurs contribuaient à rendre difficile la situation des personnes atteintes d’épilepsie pouvaient expliquer le recours aux thérapeutes traditionnels et aux guérisseurs (1). Même si 33% des patients de notre série ont opté pour le traitement médical en premier lieu, 19% ont utilisés conjointement la CAM et le traitement médical, 40% ont retardé la mise en route du traitement médical au détriment de la CAM ; justifiant que la majorité de nos patients ne croyaient pas à 100% à l’approche médicale moderne seule. Arnand en Guinée avait fait le même constat (4). Au Nigéria Lagunju montrait que les formes de la CAM utilisées étaient : les préparations à base de plantes (39,4 %), la guérison spirituelle/prière (34,3 %), les scarifications (17,1 %) et les vitamines spéciales (6,1 %) (14). Notre population d’étude était majoritairement jeune avec 73% de moins de 35 ans ; avec une classe modale élevée chez les [0-15] et [16-25] ans. Dans la plupart des études africaines sur la population globale comme dans la nôtre, on retrouvait des pics de fréquence au niveau de la première et de la deuxième décennie de vie comme relevée par cette méta-analyse de Preux et al. (20). La moitié des patients de notre série avaient eu leurs premières crises avant l’âge de 10 ans, 27,37% avant 20 ans et 1,89% après 50 ans. Selon les données de la littérature, plus de 60% des cas d’épilepsie se manifestent avant l’âge de 20 ans (7, 18).Les patients du niveau secondaire et primaire étaient les plus nombreux à avoir recours à la CAM respectivement 36% et 27% dans notre étude ; cette autre étude révélait que 40% chez les patients ayant recours à la CAM avait un niveau d’éducation primaire (12). 20,75% de nos patients (adultes) étaient au chômage ; 6,6% en arrêt scolaire (enfants). En raison des crises non contrôlées ou des informations divulguées sur leur état de santé, les patients, qu’ils soient enfants ou adultes, subissent la discrimination de leur entourage, à l’école ou au travail (3, 15, 16). Les croyances de contagiosité et de non-curabilité de l’épilepsie étaient fréquemment rapportées par ces études africaines comme constaté par l’analyse des aidants familiaux de nos patients (4, 5, 24). Des efforts concertés impliquant décideurs politiques, professionnels de la santé, acteurs sociaux, religieux, aidants familiaux, patients et population en général, pour une approche éducationnelle et de sensibilisation holistique seraient plus efficience pour déconstruire les préjugés et améliorer la prise en charge globale des patients épileptiques dans nos pays à ressources limitées (17). CONCLUSION Au terme de notre étude, nous observons que l’épilepsie reste encore entourée de nombreux préjugés renforçant encore plus sa méconnaissance. La conséquence de cette méconnaissance était le recours à d’autres alternatives thérapeutiques, qui certainement devraient faire leur preuve, par rapport à la médecine conventionnelle. Nous suggérons la mise en place et la réalisation d’études multicentriques afin de mieux cerner les contours de ce pour mieux de médecine alternative et complémentaire dans notre contexte africain. CONFLIT D’INTERET Les auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêt en rapport avec cette étude. Aucune subvention n’a été allouée à l’achèvement de cette étude. Articles récents
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